mercredi 3 décembre 2014

La Francophonie et nous

Tout le monde attendait son discours au sommet de la francophonie, il n’a pas pris la parole finalement. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a préféré se taire quand les organisateurs l’ont programmé à la fin du cérémonial d’ouverture. Il a estimé que sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine devait le pousser vers l’avant dans l’ordre protocolaire, mais les gens de l’OIF n’en avaient pas tenu compte.
Très actif sur la scène africaine, le Président Ould Abdel Aziz méritait meilleur traitement. Surtout qu’il représente l’UA et qu’il dirige les destinées d’un pays central dans le dispositif africain en général, ouest-africain en particulier.
L’arabisation du système éducatif a été perçue dans certains milieux francophones (et francophiles) comme un retrait de l’espace francophone. Le Sénégal a beaucoup joué là-dessus durant la période des années d’opposition entre les deux pays, au temps où Abdou Diouf dirigeait les destinées du Sénégal. Un épisode de l’histoire que l’homme d’Etat n’arrive pas à digérer (voir ses mémoires) et qui a certainement pesé dans ses relations avec le pays quand il a dirigé l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pendant les mandats passés.
En tout état de cause, le Président Ould Abdel Aziz a préféré se retirer de la conférence de Dakar et rentrer plutôt que prévu en signe de protestation contre ce qu’il considère être une tentative d’humiliation pour l’Afrique dont il est actuellement le représentant institutionnel. Une déconvenue à ajouter à celles causées par les propos du Président français François Hollande, propos jugés "paternalistes" par certains responsables africains. Notamment quand il a voulu dicter les "nouvelles règles" en matière de démocratie. A ajouter aussi à la frustration générale des Africains trahis par la France et le Sénégal au profit de la candidate du Canada.

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