vendredi 29 juin 2012

Emel 2012, quoi qu’on dise


Ce programme d’intervention destiné à palier le déficit pluviométrique de l’hivernage passé, a suscité nombre de controverses. Sur son opportunité, sur sa mise en application, sur la qualité des produits écoulés, sur l’efficacité de ses interventions, sur le montant de son enveloppe…
45 milliards, c’est beaucoup pour certains et peu pour d’autres. On arrive à la fin du programme, l’hivernage qui commence semble prometteur, et l’on est obligé de repenser tout ce qu’on avait dit de ce programme, pour voir si nos craintes étaient justifiées ou pas.
A souligner d’abord que l’exécution du programme a nécessité une veille constante de la part des autorités centrales. La possibilité désormais ouverte de se plaindre de tout dysfonctionnement, fait que le citoyen mauritanien d’aujourd’hui a l’opportunité de faire parvenir sa voix là où il faut. On se rappelle des premières semaines de la mise à exécution du programme et des dénonciations fusant de toutes parts quant à la mauvaise gestion ici ou là des stocks, ou encore les détournements par distribution orientée… Chaque fois, la réaction a été immédiate. et c’est tant mieux.
En plus des emplois – temporaires certes – que l’opération a occasionnés, le déploiement des boutiques partout où nécessaire – dans les Adwabas, les campements, les villages les plus enclavés – a permis de disponibiliser les denrées de première nécessité à des prix abordables pour une population à très faible revenu. Les distributions gratuites de denrées alimentaires ont renforcé l’effort de sécurité alimentaire. Tout comme la disponibilisation de l’aliment de bétail qui, elle, a permis de sauver le cheptel.
A première vue, il est à constater que les images de famines tant craintes n’ont heureusement pas eu lieu. Il n’y a pas eu non plus cette hécatombe à laquelle on s’attendait au niveau du cheptel. Peut-on en conclure que le programme Emel 2012 a, malgré tout ce qu’on peut en dire, servi à éviter le pire pour les populations mauritaniennes ?
Certainement.