mardi 25 octobre 2011

Pourquoi cette peur ?


L’Occident a peur de ce qui arrive en Tunisie (victoire des Islamistes), en Libye (promesse de faire de la Chariaa la source de la législation) et en Egypte (les remises en cause des accords avec Israël).
Les révolutions arabes, celles qui ont balayé Ben Ali en Tunisie et Mubarak en Egypte, tout comme les rebellions de Libye, celles en cours au Yémen et en Syrie, sont d’abord d’inspiration islamiste. Du point de vue idéologique et sociologique.
Dans ces pays, ce sont bien les mouvements d’obédience islamiste qui sont restés les derniers à s’opposer aux dictatures en place. Ce sont ces mouvements qui ont encadré, nourri et entretenu le discours de la confrontation avec les régimes. C’est normal que, partout où cela a été le cas, ce sont ces mouvements qui vont incarner le changement, la nouvelle ère.
Dans ces pays, les dictateurs ayant sévi furent, tous sans exception aucune, au service de l’Occident. Et c’est bien pour cela que le sentiment d’une libération de la tyrannie s’accompagne de celui d’une émancipation du joug colonial (ce n’est pas un anachronisme dans le cas d’espèce).
La presse, la diplomatie occidentale, le discours dominant …tous ont voulu croire à une révolution du «jasmin», de «la jeunesse facebook», de la «cyber-résistance»… tous ont oublié que le souffle inspirateur était la revendication de soi, de sa religion, de sa culture et du retour à l’authenticité. La profonde religiosité qui a accompagné ces mouvements a été occultée par les élucubrations d’analystes aussi prétentieux les uns que les autres.
Le vrai «Gourou» de ces mouvements n’est pas le créateur de facebook, mais Shaykh Youssouf Qaradawi qui avait fini par appeler lui-même les manifestants à redoubler d’efforts, à continuer à faire pression.
Ceci dit pourquoi nous refuse-t-on de fonder nos projets de société sur la base des enseignements de notre religion ? Pourquoi nous refuse-t-on le droit de choisir les textes qui devront régir notre vie ?
Ceci dit, une conclusion vaut aujourd’hui pour tous : la démocratie dans le monde arabo-musulman signifie l’avènement d’une société plus authentique mais ancrée dans le religieux, la victoire dans toute élection libre de la première victime des répressions de la veille (islamistes pour la plupart des pays) et l’éloignement, le plus possible, du giron de l’Occident notamment de tout ce qui peut rapprocher d’Israël.
Ce n’est pas l’air dépassé de Moustapha Abdel Jelil qui va faire passer la pilule : au CNT, on ne sait – à force de ne rien savoir d’autre – que s’accrocher au discours le plus porteur dans une société en dérive encore.