samedi 6 septembre 2014

Qui veut la peau de Ould Yahya ?

En juillet 2011 se déroulait sous nos yeux ce que j’appelais alors «la bataille du football». Derrière les candidats qui se faisaient face – Moulaye Ould Abbass, P-DG de la BMCI et Ahmed Ould Yahya -, derrière ces deux postulants deux esprits se livraient une bataille à mort. Le premier était celui du statu quo, le second se présentait comme la force de changement et de modernisation.
Un peu plus de trois ans après, la nouvelle fédération composée de membres sérieusement engagés dans la bataille du football, celle qui vise à permettre à la jeunesse mauritanienne d’aimer ce sport, de le pratiquer et d’accompagner son développement.
Jamais nous n’avons autant parlé de football. Et avec fierté. La séquence des belles célébrations suite aux victoires et aux prestations plus qu’honorables de l’équipe nationale, est encore dans les esprits. Elle a marqué un temps où la parole dominante est celle qui divise, alors que ces instants ont été ceux de la communion, du partage et de la solidarité. Et plus que cela, en ces temps où l’autodénigrement est fortement entré dans le discours et la pratique politique, ces quelques belles prestations des Mourabitounes ont été un instant d’intense fierté. Nous devons ces moments-là à la jeune équipe qui a dirigé depuis 2011 notre fédération nationale de football.
J’ai vu comme vous, cette manifestation de «soutien au Président qui a créé un département des sports» et qui a été instrumentalisée pour porter attaquer la jeune fédération. Comme lors de son élection, je ne peux que réagir. Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, surtout s’ils proviennent des mêmes milieux affairistes et prédateurs. Je vous convie pour cela à relire la conclusion du posting du 26 juillet 2011 :
«Si j’étais électeur, ma voix irait à Ahmed Ould Yahya. Parce qu’il n’a pas d’argent. Parce qu’il irrite dans les milieux officiels de nos sports, alors que nous savons de quoi ces milieux sont faits et ce qu’ils nous ont rapporté par le passé. Parce qu’il a «l’habitude» du football depuis son enfance. En plus de toutes les qualités humaines qui font sa force (intégration, politesse, volonté, humilité…). Malheureusement je ne suis pas électeur, j’aurai pu me taire, mais c’est plus fort que moi.
Je vois un candidat qui compte sur son pouvoir financier, qui a engagé avec lui tous les parapluies officiels et qui, pour cela, ne fait pas campagne. En face, un jeune qui mène une véritable campagne de séduction et de promotion pour un programme, autour de lui des jeunes de sa trempe… alors je choisis mon camp. Au moins de dire ce que je pense.
Et
«parmi ce que je pense», la question du coût des structures sportives qui ne rapportent finalement pas grand-chose. Au plan du foot, le bilan est facile à faire : nous avons toujours été les derniers de notre classe malgré les dépenses énormes. Au niveau du volley et du basket, la Mauritanie a, jusqu’au début des années 80, occupé un rang honorable, devenant quelques fois vice-champion d’Afrique. Mais depuis plus rien. Au niveau de l’athlétisme, les sportifs de chez nous ne sont même pas classables. Et tout cela coûte. En fait, les organisations sportives sont de hauts lieux de gabegie et doivent en conséquence être concernées par la lutte contre «al mufsidiine».
»
entre la jeune équipe de la fédération de football et ses détracteurs qui se réveillent pour reprendre un combat d'arrière-garde, entre les deux, il n'y a pas photo!