dimanche 23 octobre 2011

A qui la faute ?


Les absents ont toujours tort dit-on. Même si par ailleurs, il y a des absences qui peuvent se justifier, sinon s’expliquer. C’est le commentaire qui vient à l’esprit quand on lit le communiqué de la COD, communiqué par lequel elle juge le texte d’accord produit par «les dialogueurs» (sic).
«Les résultats du «dialogue» mené par le régime et sa majorité avec certains partis d'opposition dans le but de tromper le peuple mauritanien et ses partenaires au développement ont été rendus publics mercredi dernier. Ces résultats contenus dans un document publié par les médias ne comportent aucunement les réformes de nature à rompre avec les régimes autocratiques et instaurer un système démocratique véritable, ni les mesure qui permettraient de désamorcer la crise politique en Mauritanie».
On tient ici à laisser entendre qu’on n’a pas lu le document original, mais celui publié par les médias. Un détail qui donne le la de l’appréciation générale.
La CENI n’a pas eu, selon le communiqué, le moyen d’avoir sa réelle indépendance. Le BASEP a survécu à l’Accord. Ce n’est pas la politisation de la HAPA qui est dénoncée, mais le fait que «l'opposition y sera représentée «proportionnellement à ... sa représentation à l'Assemblée nationale » ; ce qui lui fera perdre l’indépendance et la neutralité qui en faisaient la raison d’être et que la loi l’instituant avait consacrées». 
«Malgré leur importance, l’introduction dans la Constitution de la criminalisation de l'esclavage et d’autres questions nationales ne suffit pas pour camoufler l’incapacité du régime ou son refus d'appliquer les lois sanctionnant le crime odieux de l’esclavage et d'autres pratiques qui menacent l'unité nationale et la cohésion sociale. 
Les autres amendements constitutionnels n’apportent rien de nouveau, n'ont pas eu d'incidence sur les pouvoirs concentrés dans la main du Président de la République et n’ont pas donné de prérogatives nouvelles au Parlement, ni au Premier ministre. La justice, elle, n'a eu droit qu’à un seul paragraphe qui ne change rien à la situation».
A qui la faute ? à la mauvaise volonté des participants ? à leur incompétence ? à leur manque de vision ? Ou à ceux qui pouvaient enrichir le débat, imposer les «vraies réformes» et qui ont refusé de le faire ?
Décidément, les absents ont toujours tort…