jeudi 8 novembre 2012

Aïoun, parler de l’ITIE


A Kiffa, j’avais rejoint les autres membres du Comité national de l’ITIE (initiative de transparence dans les industries extractives) regroupés autour de son président, Sidi Ould Zeine, conseiller du Premier ministre. Le Comité national est une structure comprenant des représentants de la société civile, de l’administration et des compagnies minières. Il a réussi à faire élire la Mauritanie au conseil d’administration de l’ITIE international avant de pouvoir valider la conformité de notre pays aux normes ITIE. Ce fut une bataille rondement menée par le président du Comité qui a bénéficié de l’appui du gouvernement et de celui de ses compagnons au sein de l’institution.
Maintenant que le pays est conforme, il s’agit d’expliquer les tenants et aboutissants de cette conformité aux populations, au moins à leurs représentants. L’occasion de laisser les compagnies s’expliquer devant les leaders d’opinion que sont les élus et les représentants de la société civile locale qui participent au séminaire de sensibilisation et d’information sur l’ITIE.
Chaque représentant de société – MCM, Tasiast, SMH, la SNIM est absente – fait une présentation, écoute les questions et y répond. Suit ensuite la société civile – Cyberforum, Plate-forme, CMPCQVP – et les représentants de l’administration – ministère des mines, pétrole, environnement… Les questions prennent plus de temps que les présentations, les réponses sont tout aussi longues.
A Kiffa et à Aïoun, le niveau des interventions est remarquable. La maturité y est. L’intérêt pour la chose aussi. Comme quoi, ce n’est pas le peuple qui est incapable de comprendre les choses qui semblent être compliquées, mais l’élite qui refuse de lui donner la parole.
La mission intervient à un moment où le pays est secoué par la propagande et la rumeur autour de la santé du Président et des dispositions constitutionnelles qui pourraient être activées en vue de son remplacement. Nous sommes loin de Nouakchott, mais la rumeur arrive jusqu’ici. Elle empoisonne la vie des gens qui ne voudraient pas voir le pays plonger dans l’inconnu. Nous ne sommes pas un peuple qui aime le risque que fait courir l’inconnu. La présence d’un Conseiller du Premier ministre, d’autres responsables, de journalistes, de politiques est un indicateur de la normalité. N’est-ce pas ?