vendredi 14 septembre 2012

Cultiver pendant qu’il est temps


Nous n’avons rien d’autre à faire que la politique. L’hivernage a été excellent, mais la politique nous a assez occupés pour nous empêcher de «cultiver notre jardin» pendant que c’est possible. Les terres cultivables s’étendent partout, attendant que les hommes et les femmes décident de les défricher, de labourer, de semer, pour pouvoir, demain, récolter. Non, sur la route de l’Espoir, peu de terres semblent avoir été cultivées.
La raison essentielle est la paresse des Mauritaniens. Ils ont perdu le goût du travail qui n’anoblit plus depuis qu’il y a les prébendes, les passe-droits, les privilèges octroyés aux intermédiaires politiques, aux thieb-thiabas de toutes sortes… C’est pourquoi la réhabilitation du travail est une nécessité dont il faut faire une cause.
Il y a aussi la non application de la loi domaniale qui décourage les vrais travailleurs de la terre. Quand on sait que la propriété tribale des terres est encore forte, alors que la loi dit que «la terre appartient à celui qui la travaille», on comprend le désintérêt des cultivateurs réels. La terre ne leur appartenant pas, ils n’ont pas accès à l’outil de production et s’ils y ont accès ce sera à un prix excessif (métayage, tribut…). Un souci que notre encadrement national – autorités, opposants, société civile…- doit prendre en charge pour le poser et faire des propositions le concernant.
Que ce soit au sud, dans la Vallée, ou ailleurs, le problème de la propriété est central dans l’évolution sociale et économique du monde rural. Il se pose de différentes manières selon les régions, mais s’exprime partout dans l’incapacité pour certains, pour raisons de statuts sociaux, d’accéder à la propriété terrienne.
Rien n’est entrepris pour mobiliser les énergies et disponibiliser les terres à cultiver aux travailleurs qui veulent les travailler…