vendredi 10 août 2012

Un sourire quand même

Il y a quelques semaines, je vous parlais de cette émission que s’apprêtait à lancer Abderrahmane Ould Ahmed Salem plus connu sous le nom de Ahmed Toutou, le promoteur de la Maison des Cinéastes. Une émission qui, je l’espérais, allait révéler des talents mauritaniens et décrisper un peu nos compatriotes. Nous rappeler aussi qu’il y a autre chose que la course effrénée au pouvoir et à ses attributs.
Elle a finalement été lancée sous forme de concours où des comédiens proposent des sketchs qu’ils jouent devant un jury de trois personnes, toutes professionnelles du théâtre et du comique. J’ai suivi quelques-unes des émissions.
J’en retiens que la Mauritanie recèle des talents qui ont besoin d’être développés. C’était prévisible. Des talents qu’on retrouve dans toutes les couches des populations, dans tous les milieux et qui se sont exprimés dans toutes les langues pratiquées chez nous.
L’émission est un véritable melting-pot mauritanien. Il y a surtout des jeunes qui ne semblent pas avoir de complexes à se produire sur scène. Tous les arts et les choix sont là : le one man show, les mimiques, les imitations, la dérision, la critique des réalités sociopolitiques, la poésie, la folie de la créativité…
Nous savons désormais qu’une telle entreprise n’est pas aussi folle qu’on pouvait le penser : cette émission révèle une société qui veut rire, s’amuser, se moquer d’elle-même…
Seulement, elle ne plait pas à tout le monde. Une formidable cabale a été déclenchée sur les ondes nouvelles par certains milieux qui ont jugé «ridicule» le concept et sa mise en œuvre. Certains sont même allés jusqu’à parler de «danger public». Ceux-là sont les plus constipés d’entre nous. Laissons-les pourrir de tristesse… et de haine contre la liberté de créer… et le plaisir de rire.