mardi 27 septembre 2011

Il faut réagir… au plus vite


Les manifestations de Kaédi qui ont fini par gagner Maghama doivent avoir des conséquences. Surtout qu’il y a eu mort d’homme.
Autant il est inacceptable de voir réprimer avec violence des manifestations de citoyens – quel qu’en soit le prétexte -, autant il est grave de saccager les édifices publics et surtout de s’attaquer aux biens privés et de perturber la quiétude générale. Pas de place pour la surenchère ou l’instrumentalisation politique. Même si nous sommes dans un pays où le personnel politique – faute de discours porteur – est toujours prêt à enfourcher la monture que lui présente le moment.
A qui la faute si les populations ne comprennent pas cette opération d’enrôlement qui signe pourtant l’entrée de la Mauritanie dans un système moderne d’identification de ses habitants – étrangers et nationaux ? Comment les autorités ont-elles prêté le flanc à la propagande – parfois fondée, parfois moins – sur les «véritables objectifs» de cet enrôlement ? Comment se fait-il que la principale objection faite à l’opération émane d’un mouvement qui se prénomme «Touche pas à ma nationalité», alors que l’enrôlement n’a pas pour objet de déterminer la nationalité des recensés, alors que personne ne peut récuser la nationalité d’un autre dans ce pays ? Pourquoi TVM, RM et tous les organes de presse ne nous montrent pas comment se font les opérations ? Dès les premiers instants, nous avons vu que les agents n’avaient pas ou ne respectaient pas les mêmes consignes. Certains poussent le zèle jusqu’à poser des questions qui ne fixent en rien l’identité de la personne, d’autres affichent carrément le dédain vis-à-vis des citoyens venus se faire enrôler. L’administration n’a pas corrigé ces manquements. La situation a empiré. Et cela a donné le résultat qu’on voit.
Au-delà des questions qui doivent être posées à propos de l’enrôlement des populations, de l’analyse qui doit être faite de l’opération, de ses insuffisances, de la suspicion qu’elle suscite… au-delà de tout cela, l’urgence est à faire payer les responsables administratifs et sécuritaires. Pas seulement le directeur régional de la sûreté qui a perdu sa place. Mais aussi le Wali, les préfets, les chefs de brigades, des bataillons de la Garde, tous doivent expliquer l’incapacité à prévoir d’abord les évènements, à les traiter de façon «douce», les contenir et éviter les débordements. Leurs hiérarchies successives doivent aussi rendre compte. Si tous avaient fait leur travail, il n’y aurait pas eu de blessés, ni de mort. Un mort, c’est de trop. Des blessés c’est toujours trop ! et quand il y’en a, il faut que quelqu’un paye. C’est ce que nous attendons dans l’immédiat.