mercredi 24 septembre 2014

Hervé Gourdel, une mort qui doit servir

Rien de ce qui a été dit, rien de ce qui sera dit, rien de ce qui peut être dit, rien absolument rien ne peut exprimer la douleur, l’effroi qu’on ressent face à cette mise à mort de ce Français, dont le seul crime est l’amour de la montagne, de la nature en général.
Des «experts du terrorisme» parleront longuement du processus de radicalisation. Ils parleront de l’Islam et des Musulmans. Du sentiment de frustration et d’impuissance devant les atrocités commises en Palestine. Des problèmes d’intégration des communautés musulmanes dans les sociétés occidentales.
Des politiques diront que c’est la faute au Président François Hollande qui a engagé la France dans une guerre qui n’est pas la sienne : le bourbier irakien étant une fabrication américaine, la France ne devait pas s’y engager. Ils profiteront de tous les déboires de la sécurité française et de l’administration française pour tenter d’enfoncer encore plus un Président déjà submergé par les tourments.
Rien de tout ce qui sera dit, de tout ce qui a été dit, n’importe ici. Parce que rien ne peut justifier cette mise à mort – l’appeler «assassinat» atténue à mon avis sa bestialité. Rien, absolument rien !
Reste pour moi le devoir de dire toute ma compassion, d’exprimer toute ma solidarité à la famille Gourdel.
Le devoir de rappeler que ces fous déshumanisés ont tué plus de Musulmans dans le Monde que de non musulmans. Ils sont les ennemis de la vie : c’est bien parce qu’ils ne sont pas capables de proposer un avenir, une vie, parce qu’ils sont incapables de construire qu’ils détruisent.
La mise à mort est ainsi orchestrée pour faire peur aux Français, aux Occidentaux en général, mais aussi aux Algériens, aux Mauritaniens, aux Musulmans en général. Le dégoût qu’elle suscite doit se transformer chez chacun de nous en une révolte, en un soulèvement pour refuser le diktat de l’horreur.
La mort tragique de l’homme Hervé Gourdel doit servir à nous rapprocher pour faire échec à l’ignominie et à la barbarie.
Humains de tous les pays, de toutes les religions, de toutes les cultures, de toutes les races… soyons solidaires le temps d’un deuil, faisons de cette solidarité un rempart contre les fanatismes, contre les extrémismes. Ces dangers-là nous menacent tous, où que nous soyons, qui que nous soyons.