dimanche 17 juillet 2011

Breiga, encore «Lebreiga»

La dernière nouvelle du front libyen, c’est l’incursion «d’une petite unité de rebelles libyens» dans la ville-port de Breiga. Une opération présentée comme une avancée considérable sur le front de la guerre et comme une preuve de l’effondrement du camp Kadhafi qui perd ainsi une position stratégique dit-on. Ça s’est passé le 15 juillet et cela a été relayé par tous les médias depuis.
Moi je croyais que Breiga, tantôt appelé «Lebreiga», était sous contrôle rebelle depuis mars dernier. C’est du moins ce qu’on nous avait martelé. RFI, al Jazeera, Al Arabiya, l’AFP pour ne parler que des organes de presse engagés sur le terrain – ou presque -, ces organes nous ont dit à plusieurs moments de la crise et surtout au début, que ce port est aux mains des rebelles. Vers la mi-mars, des dépêches ont même fait état du début d’exportation du pétrole par les rebelles à partir de Breiga.
Je me rends compte aujourd’hui qu’il n’en était rien. Les rebelles sont incapables de pénétrer la ville, comme ils sont incapables de tenir une position conquise ailleurs. Sans les frappes de l’OTAN, ces rebelles auraient été vaincus depuis les premières semaines. Ce qui pose de sérieux problème.
Au début, le prétexte utilisé par la Communauté internationale – en fait la France, Les Etats-Unis, le Royaume Uni et quelques tirailleurs de l’époque moderne (Qatar et Emirats Arabes Unis) -, ce prétexte était de protéger les populations civiles. Aujourd’hui, on voit clairement que l’action militaire de l’OTAN a pour objectif de renverser un régime, celui de Kadhafi, en inversant le rapport de force en faveur d’une rébellion armée dont on ne connait ni les inspirations idéologiques encore moins les objectifs.
Breiga, Lebreiga est aujourd’hui la preuve de l’enlisement dans lequel on s’installe de ce côté. On dit occuper, on recule, on dit reprendre et à la fin on se retrouve au même niveau de conquête qu’au tout début des opérations. Avec des milliers de morts, des morts qui ne sont finalement que des libyens. Ces libyens qu’on voulait protéger. Soi-disant.