jeudi 19 juillet 2012

Le changement promis


Rien ne doit être dit au hasard par les acteurs politiques. Hier, au cours de la manifestation organisée par la COD, l’exigence du départ du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz a été réitérée. Alors qu’on attendait une réponse à l’initiative du président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir. Lequel avait suggéré la mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour dépasser la situation actuelle et permettre un rapprochement entre les protagonistes politiques.
Cette initiative présentait – présente encore – une opportunité pour ceux des acteurs qui auront compris que l’exercice de la politique demande une technicité et une intelligence qui obligent à plus de réalisme et de cohésion dans le comportement politique. La politique se résume encore à l’usage de l’art du possible.
Par ailleurs, il faut bien se résoudre à faire de la politique. «Dégage» et «Reste», ne peuvent faire un contenu d’un débat. Cette démarche a montré ses limites. Il faut donc chercher une formule intelligente et convergente…
En attendant, ce qui reste de la manifestation de mercredi, ce sont bien les propos de Saleh Ould Hanenna et de Ely Ould Mohamed Val. Les deux hommes partagent un passé militaire. L’un d’eux, Ould Hanenna, a été l’électron libre d’un groupe lié par une appartenance idéologique (nationalisme arabe), lequel groupe a réussi à faire trembler le système Taya le 8 juin 2003, sans pouvoir le faire tomber, il en a montré les limites.
Le second a été promu chef d’une junte qui a voulu remettre le pays sur les rails. Décriée par ses successeurs civils, la transition de 2005-2007 a ouvert d’énormes perspectives pour le pays et pour la démocratie. Malgré les réticences affichées plus ou moins clairement, avec notamment l’appel au vote blanc, la provocation de l’implosion du PRDR par les candidatures indépendantes, le parrainage par les militaires d’une candidature à la présidentielle… malgré tout ce qu’on peut en dire, cette transition aurait pu être le point de départ de toutes les refondations dont l’Etat mauritanien avait besoin. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Et c’est là qu’il faut trouver la principale cause des secousses qui allaient suivre.
Pour revenir aux discours de nos anciens militaires et surtout de Ould Mohamed Val, nous retenons qu’ils a promis le changement au plus vite et d’une manière ou d’une autre. Rappelant même que Ould Abdel Aziz n’a pas le monopole de la force. Ce qui laisse entendre beaucoup de choses… dont la possibilité d’user de la force pour le faire partir. Ou avons-nous mal compris les propos de l’ancien DGSN ?