samedi 24 mars 2012

Presse et politique


Jeudi soir, à l’hôtel Wissal qui a connu une embellie rapide, journalistes et hommes politiques devaient être réunis pour discuter des rapports qu’ils doivent entretenir entre eux. «Devaient», en fait c’est pour dire que seulement quelques-uns sont venus. Côté journalistes, la présence était plutôt satisfaisante. Côté politique, seulement quatre partis étaient là : Adil représenté par son président Yahya Ould Ahmed Waqf, le Mouvement pour la Réforme (MPR) représenté par son permanent Mody Camara, Tawaçoul représenté par son président Mohamed Jamil Ould Mansour et l’Union pour la République (UPR) représenté par son premier vice-président Mohamed Yahya Ould Horma. Il est utile de signaler la présence du ministre de la communication et des relations avec le Parlement, Me Hamdi Ould Mahjoub était venu écouter et éventuellement participer aux débats s’il ya lieu.
La soirée a commencé par une introduction faite par Cheikh Tidjane Dia du Rénovateur et Ryad Ould Ahmed el Hady de Aqlam hourra.
Quelles relations entre les politiques et les journalistes ? une relation d’inimité ? d’amitié ? de servilité ? de complicité ? de partenariat ?
Le journaliste est-il un homme politique ? quand est-ce que l’un empiète sur le domaine de l’autre ? le journaliste et l’homme politique finissent-ils par être concurrents ? le journaliste doit-il rester un outil de promotion pour le politique ? le politique est-il un punching-ball, un souffre-douleur pour le journaliste ?
Autant de questions qui seront posées. Les politiques axeront sur le manque de professionnalisme, le manque de spécialisation et de compétence. Certains iront jusqu’à préciser les contours d’une relation saine. Il est demandé au journaliste de s’assurer de la véracité de l’information, de sa précision. Il lui est demandé aussi de la traiter avec objectivité, équité, de garantir la pluralité des points de vue et des sources, une compétence à traiter le sujet. Le tout pour assurer une indépendance réelle et respecter les règles de l’éthique journalistique.
Les journalistes demanderont plus de transparence et de respect de la part des politiques. Plus de soutien aussi. Prenant en exemple cette soirée, certains feront remarquer l’absence de la quasi-totalité des partis qui animent la scène, invités et ayant assuré de leur présence. C’est en fait le propre de nos politiques : ils demandent l’ouverture de tribunes et quand elles sont ouvertes, ils les boycottent. Toujours le déficit de débat qui trouve son explication dans l’incapacité à défendre calmement ses positions, parfois la méconnaissance de l’art de prise de parole en public.