samedi 15 décembre 2012

Boydiel a raison


C’est au cours d’un meeting tenu à Nouadhibou par son parti le Wiaam que Boydiel Ould Hoummoid s’est exprimé franchement sur la situation politique actuelle et sur les perspectives du lancement d’un nouveau dialogue. Affirmant qu’il n’est pas question pour son parti de participer à un nouveau dialogue. Pour lui, le train est parti et il faudra l’attendre à la prochaine étape. Cette étape peut-elle être les élections législatives et municipales dont la date devrait être fixée par la CENI dans les semaines à venir ? Certainement.
On peut imaginer aisément que la situation actuelle a mené à un blocage au niveau des attitudes des protagonistes politiques. D’une part un pouvoir qui, tout en déclarant sa disponibilité à s’ouvrir à l’opposition radicale, ne fait rien de concret pour ce faire. D’autre part une Coordination de l’Opposition qui s’enferme dans un discours radical qui ne mène nulle part, les rapports de force ne semblant pas l’avantager.
Au lendemain de la promulgation de tous les textes initiés par le dialogue entre la Majorité et une partie de l’Opposition, ce qui est attendu, ce sont les décisions qui doivent l’accompagner. Notamment un remaniement à même de donner confiance à tous les protagonistes, y compris les plus radicaux d’entre eux. Il ne s’agit pas d’un gouvernement d’ouverture qui ne sert aucune des parties encore moins la démocratie, mais des choix «technocratiques» au niveau de certains ministères dont l’intérieur et la justice, départements clés dans un processus électoral. Il s’agit ici de trouver les personnes qu’il faut pour exprimer une volonté de ne pas instrumentaliser les deux appareils (administratif et judiciaire). De nombreux administrateurs et juristes ayant une solide expérience et suffisamment de retrait de la vie politique peuvent incarner cette volonté.
Dans un deuxième temps, il faut espérer que la CENI sorte de cette torpeur qui commence à déranger pour solliciter les avis des acteurs politiques. Le jour où la CENI décide de jouer son rôle et où il se trouvera un ministre de l’intérieur «acceptable» pour toutes les parties, on peut espérer transférer le champ politique – le jeu politique – vers une perspective plus inclusive. A ce moment-là, chacun sera appelé à donner son avis sur le processus électoral, sur les garanties à présenter pour espérer des élections régulières et consensuelles. La CENI pour sa part, ainsi que les autorités administratives auront à présenter un schéma à même de convaincre tout le monde et d’amener à des élections acceptables par tous. On aura dépassé le «irhal» qui a été pour beaucoup dans le blocage actuel et permis au pouvoir, particulièrement au Président de la République de rester au-dessus de la mêlée.