jeudi 10 avril 2014

La reprise du dialogue

Hier soir, ils étaient sur Sahel TV : trois d’entre les représentants des pôles politiques mauritaniens qui doivent entrer incessamment en conclave étaient en chaude discussion hier soir. Comme pour anticiper sur les débats.
Moudir Ould Bouna (Majorité), Ahmed Ould Lafdhal (FNDU) et Idoumou Ould Abdi (CAP) ont essayé de vider leurs colères et d’apaiser leurs divergences avant de se retrouver le lendemain pour «passer aux choses sérieuses». Tous trois ont finalement réussi à nous communiquer cette graine d’optimisme nécessaire pour croire en l’avenir. Leurs discussions, même si elles étaient passionnées, n’ont pas dérapé. Tant mieux. En général, on dérape quand on n’a plus rien à dire. Les trois hommes avaient plutôt de bonnes choses à dire. Notamment leurs prédispositions à y aller sans préjugés et sans conditions préalables, avec l’esprit d’ouverture qui sied à de telles circonstances.
Quand ils se sont rencontrés aujourd’hui, les représentants des trois pôles n’ont eu aucun mal à définir l’ordre du jour du dialogue qui doit être ouvert dans les heures qui viennent.
Renforcée par la présence du ministre de la Justice aux côtés de son collègue de la communication, la représentation de la Majorité a su s’inscrire dans l’esprit de la rencontre. Il ne s’agit pas de se rejeter de prime à bord, mais de s’entendre, de s’écouter pour trouver un terrain commun surtout que le plus dur reste à faire.
Finalement l’ordre du jour consensuel a été élaboré autour de trois points : 1. Mesures visant le rétablissement de la confiance ; 2. Révision des outils pouvant garantir des élections transparentes et consensuelles ; et 3. Chronogramme pour les discussions. 
Reste à savoir qui sera là pour représenter les différents pôles. Est-ce que chaque pôle essayera de cacher ses divergences en envoyant le maximum de représentants ou est-ce que tous choisiront l’efficacité et l’ouverture ? Au niveau de chacun des pôles, de profondes divergences existent. Certains partis n’optant pas pour l’organisation d’une élection présidentielle, d’autres préférant laisser en l’état pour éviter des ouvertures qui peuvent menacer leurs situations actuelles. Certains ne voudraient pas discuter de la possibilité de reprendre les élections législatives et municipales, d’autres sauteraient sur n’importe quelle occasion pour se remettre sur pieds.
Tout ça pour dire que le plus dur reste à faire. «On va verra», comme a dit l’illustre Autre…