mercredi 24 août 2011

Le pluralisme n’est pas seulement politique


Au moment où le ministre de la communication, Me Hamdi Ould Mahjoub lance les dernières mesures (et démarches) permettant le passage à l’ère de la libéralisation de l’espace audiovisuel, à ce moment précis il importe de rappeler que ce que l’on appelle «pluralisme» ne doit pas seulement être compris dans son sens politique restreint.
Il est certes nécessaire, voire obligatoire, de donner la parole, d’exprimer les différentes opinions politiques légales du pays. Mais, plus vital à mon avis, que toute la diversité de notre société puisse s’exprimer dans les organes qui verront le jour.
Il ne faut pas que demain, nous ayons une radio ou une télévision dédié à une communauté culturelle donnée. Eviter que ne soit exclue une communauté, une langue, une culture d’un espace ouvert pour servir les Mauritaniens.
Même des radios, dites pourtant «communautaires», de Bir Om Greyn ou de Dafort, même ces radios doivent être tenues d’exprimer la diversité linguistique et culturelle du pays. Et toutes les communes du pays reflètent heureusement cette diversité dans leurs populations. Certaines plus que les autres, mais toutes la reflètent.
Cette pluralité-là prime sur le pluralisme politique. Il faut donc la préserver expressément.
Cette opportunité ouverte pour le pays de pouvoir rattraper le retard accusé par rapport aux pays voisins, est une chance pour ce qu’elle offre d’ouvertures et de libération.
Ouvertures sur nous-mêmes, sur l’Autre. Libération du joug de la pensée unique, de la parole du plus fort.
Elle demande certes une forte mesure d’accompagnement : le renforcement des outils nationaux que sont TVM et Radio Mauritanie et leur ouverture pour en faire de véritables services publics et non les porte-parole d’un régime. Ici aussi, il s’agira de garantir l’expression du pluralisme de la société. Pluralisme dans tous les sens.