vendredi 22 juillet 2011

Communiquer, communiquer…


C’est seulement ce mercredi soir que les autorités ont enfin daigné expliquer l’objectif, la philosophie et la méthodologie de l’opération d’enrôlement des populations lancée en mai dernier. Autour du journaliste Cheikh Ould Zein Lessem, il y avait là le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Mohamed el Hady Macina, l’Administrateur Directeur général de l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés, Mohamed Vadel Ould Hadrami, le directeur général de l’ANAIR (agence chargée des réfugiés), Ba Madine, d’un conseiller au ministère de l’intérieur, Mohamed Ould Salek, de deux conseillers juridiques de la BCM, Diango Diagana et Baha Ould Hmeida. L’originalité ne consistait pas seulement à expliquer cette opération objet de sérieuses controverses, mais aussi le fait de les avoir fait parler dans toutes les langues nationales en plus du français et de l’Arabe.
Selon Macina, l’objectif de l’émission était bien de «mettre un terme aux rumeurs d’une campagne d’intoxication qui a dérouté les citoyens, qui a semé le doute dans certains esprits.» Rappelant la nécessité de refonder un état civil dont la situation est «déplorable» : «non sécurisé, exposé à toutes les manœuvres ou manipulations, aux falsifications». C’est pourquoi les pouvoirs publics ont donc décidé de «mette en place un nouveau système d’état civil sécurisé, moderne, basé sur la biométrie». Ces explications ont été accompagnées de propos rassurants de la part des responsables de l’agence chargée d’effectuer l’enrôlement. Il y a une procédure à suivre pour tous et personne, absolument personne ne sera oublié ou exclu, a affirmé l’A-DG de l’agence. Précisant que l’objectif ici n’est pas de déterminer la nationalité mais d’enrôler tous les habitants du pays et ceux de nos ressortissants qui sont à l’étranger.
Cette opération de communication fait suite à des controverses soulevées par les politiques et certaines des organisations de la société civile plus ou moins «intéressées» par le champ politique. Des insuffisances, des excès notamment dans certains bureaux où les agents posaient des questions «bizarres», ont suscité de craintes justifiées, mais amplifiées pour des raisons politiques évidentes.
Mais la seule séance de mercredi ne suffit pas. Il faut la faire suivre d’autres et surtout d’une campagne de sensibilisation dans toutes les langues nationales autour des procédures. En même temps l’agence se doit de rappeler certains des agents pour leur repréciser leurs missions. C’est seulement ainsi qu’on peut éviter les dérives mais aussi les instrumentalisations en cours.

P.S. (qui n’a rien à voir) : (AFP, Bamako) Quinze personnes soupçonnées de soutenir Al-Qaïda au Maghreb islamique(Aqmi) ont été arrêtées dans la nuit d'hier à aujourd'hui par l'armée malienne à la frontière avec la Mauritanie,a-t-on appris de source militaire. 
"
Nous avons arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi quinze personnes soupçonnées d'être des soutiens d'Aqmi dans le Sahel à la frontière entre le Mali et la Mauritanie", a déclaré le lieutenant Karim Coulibaly, joint au téléphone dans cette zone du nord-ouest du Mali. 
L'armée malienne, en patrouille dans cette zone, a également "
découvert de nouvelles mines posées par des terroristes qui peuvent détruire des chars", a-t-il précisé, ajoutant que les patrouilles doivent se poursuivre "au moins" jusqu'à la semaine prochaine. L'armée malienne contrôle à présent cette zone de l'ouest du pays où Aqmi a récemment été empêchée d'établir une base dans la forêt de Wagadou. 
Le 24 juin, l'armée mauritanienne y a attaqué un campement d'Aqmi abritant de l'armement lourd qui menaçait directement la Mauritanie, selon l'état-major de l'armée de ce pays. Ce raid appuyé par les soldats maliens, selon le même état-major, avait fait 15 morts côté Al-Qaïda, deux côté mauritanien.