vendredi 4 novembre 2011

Le marché (noir) de l’aéroport


C’est notre confrère QDN qui nous révèle des éléments d’informations sur le marché passé entre le gouvernement mauritanien et un groupement national comprenant les groupes Ahmed Salek Ould Bouh (connu sous l’appellation Essahraoui) et AON (Nouagueidh).
Nous avons tous appris, au terme de la réunion hebdomadaire du gouvernement du 13 octobre, que le marché de construction du nouvel aéroport international de Nouakchott a été octroyé à Najah Major Works (NMW SA) qui a immédiatement rendu public un communiqué expliquant les plans à réaliser. Sans faire la lumière sur les modalités de passation du marché, encore moins sur celles de son paiement. Ce qui ne semble pas avoir intrigué le monde de la presse.
Dans son édition du 2 novembre QDN rappelle, dans une enquête sur le fait (première du genre), qu’au début il y a eu un accord passé avec les Chinois par le ministre des affaires économiques de l’époque (2005), Sidi Ould Didi. «La réalisation de cette importante infrastructure fut d’abord confiée aux chinois China Metallergical Construction Corporation (MCC) par convention signée à Pékin le 6 Juin 2005 par Sidi Ould Didi alors ministre des affaires économiques et Yang Changheng Président de MCC.
La firme chinoise de construction, s’était accordée avec le gouvernement mauritanien pour se faire payer en minerai de fer. La Mauritanie devait rembourser les tranches échues, calculées en dollar américain, par la contre-valeur correspondante en minerai de fer vendu au prix du marché international et aux conditions commerciales avec la clientèle de la société nationale industrielle et minière (SNIM), suivant un échéancier de 16 ans avec un délai de grâce de 3 ans. Ainsi la MCC accordait à la Mauritanie un financement de 136 millions de dollars, soit 80% du coût de réalisation de cet aéroport. Les autres 20% (34 millions de dollars) sont à la charge de l'Etat mauritanien. Le gouvernement mauritanien, devait soumettre cette convention à l'approbation du parlement au cours de sa session en cour à l’époques, le nouvel aéroport, dont le site était prévu à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale mauritanienne, pourra recevoir toutes les catégories d'avions.»
En plus, «les chinois prévoyaient des aires de mouvement , de manœuvre et de stationnement des aéronefs, des bâtiments d’accueil des passagers, de formalités, des officiels(pavillon présidentiel et VIP), deux mosquées dont une en sous douane, deux bâtiments pour pèlerins, des installations pour le traitement du fret, des blocs techniques et tours de contrôle, des bâtiments de servitude de maintenance et de catering, un radar de contrôle du trafic aérien, une station de parc météorologique, une station terrienne, des hangars et abris pour aéronefs, des ateliers généraux d’entretien, des dépôts de carburant etc.» 
A l’époque, le coût se chiffrait à 170 millions dollars dont 16 consacrés aux imprévus. Aujourd’hui, la rumeur fait état d’un coût de plus de deux cents millions. La rumeur – qui remplace l’information inexistante – nous dit aussi que le gouvernement a cédé l’ancien aéroport en contrepartie, en plus de concessions minières et …rurales. Nous ne savons toujours pas quels ouvrages sont prévus.
Bizarre quand on sait que le Qatar, la Turquie et d’autres pays étaient intéressés par la construction d’un aéroport dans cette zone pour servir de hub pour leurs compagnies qui desservent les Amériques, l’Afrique et l’Europe du Sud. Quand on prend en compte la proposition chinoise…
L’absence de communication sur le marché soulève déjà de nombreuses inquiétudes et ouvre la voie à toutes sortes de supputations.
Par ailleurs, sachez que l’alerte donnée il y a trois soirs à l’aéroport de Nouakchott, vient d’une information donnée depuis New York. Le bureau de la Royal Air Maroc (RAM) a reçu un «twit» - l’un de ces réseaux sociaux qui déstructurent le monde –, un avertissement vidéo qui intime l’ordre à la RAM de ne plus laisser atterrir ses avions chez nous. Ce serait la voie d’un homme qui parlerait Hassaniya avec un accent saharien (du Niger). Les forces de sécurité mauritaniennes auraient déjà identifié l’expéditeur de la vidéo et la voix.
Avec le vol des missiles en Libye, c’est tout le dispositif déployé pour sécuriser les aéroports qui doit être revu dans tous les pays de la région.