jeudi 7 juin 2012

Apaisement, normalisation


L’affaire qui a «ému» une certaine opinion ces dernières semaines, a fini par reprendre son cours normal. Le Magistrat Seyid Ould Ghaylani a finalement présenté sa démission en bonne et due forme. Il a même fait une déclaration destinée à l’opinion publique :
«Je porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et particulièrement à la famille judiciaire que la position que j’avais adopté le dimanche 27 mai au matin est intervenue avant la diffusion du décret portant nomination d’un nouveau président à la cour suprême. C’est pourquoi : 1. Tenant compte de mes responsabilités et de l’intérêt supérieur du pays ; 2. Après examen de la situation ; 3. Et afin de ne pas instrumentaliser cette question ;
J’ai décidé de considérer ce dossier définitivement clos.
La concrétisation de cette position sera transmise dans les formes prévues par la législation à l’autorité compétente.
Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont soutenu et réaffirme ma disponibilité à continuer à contribuer au programme de réformes en cours».
Ainsi donc prend fin cette affaire qui fut un cheval de bataille pour les politiques encore en mal de cause. En fait, Ould Ghaylani, Magistrat réputé pour sa droiture, sa rigueur et sa fougue, a été plus une victime d’une manipulation qui a visé l’instrumentalisation de son dépit. C’est du moins ce qu’il semble ressentir aujourd’hui. Et il a raison, lui qui a été l’homme de confiance du Président Ould Abdel Aziz et en même temps un espoir pour ceux qui le connaissent quand il a été nommé à la Cour Suprême.
La réforme de la Justice passe par un assainissement, une sorte de «balayage» du secteur. Le processus avait été initié quand en 2006, le ministre de la Justice, Me Mahfoudh Ould Bettah, avait proposé la radiation de quelques 70 juges présumés «indélicats». Le président du CMJD avait exigé que seules les démissions présentées seront acceptées (6). Depuis, on court derrière cette première démarche.
Ould Ghaylani s’est fait beaucoup d’ennemis dans le secteur, se mettant même sur le dos ceux qui pouvaient être des alliés dans sa volonté de réformer la Justice. On sait que les ennemis des réformes n’ont pas besoin de faire beaucoup d’efforts dans la mesure où les résultats escomptés n’arrivent pas immédiatement, alors que les frustrations de ceux qui profitaient des dysfonctionnements s’accumulent dans l’immédiat.
La problématique des mandats a été occultée par la cacophonie politique. Comme d’habitude on a perdu l’occasion de parler de l’essentiel… à qui la faute ?