dimanche 7 août 2011

Concessions, «blocs», lots et gazra


Un chiffre donné par le Président de la République pendant son face à face avec la presse, attire l’attention : à propos des lotissements, il a dit que l’objectif était d’abord de mettre fin à la spéculation en arrêtant les distributions inconsidérées de terrains à Nouakchott. Et qu’il avait trouvé, en arrivant au pouvoir, une situation qui donnait une prolifération de concessions rurales à Nouakchott.
Les services publics avaient attribué 917 concessions rurales au profit de 732 personnes pour une superficie de 35 millions de mètres carrés, alors que depuis 2009, le lotissement de 7 millions de mètres carrés a permis de recaser 51 mille familles. La comparaison est édifiante, a-t-il fait remarquer. Et il avait raison. Elle exprime toute l’injustice et l’aberration exercée dans l’octroi des lots et des terres en général.
Objet de spéculations de la part de particuliers, les parcelles, petites ou grandes, ont toujours été la source de toutes les convoitises, d’une grande partie des conflits de voisinage à Nouakchott. Les ministres les attribuaient par «blocs» de 10, 20 et plus de parcelles. Souvent à des hommes de paille, des intermédiaires qui se chargeaient ensuite de les vendre à leur profit. C’est comme ça que les ministres des finances, leurs épouses et leurs entourages immédiats se sont enrichis considérablement par le passé. Les concessions rurales, elles sont attribuées par les préfets et les Walis. Elles sont aussi source de corruption des administrations, des domaines… La dernière concession a été accordée en juillet 2009. On dit qu’elle a été le prétexte pour le Président Ould Abdel Aziz, fraîchement élu, de faire le ménage dans les services concernées.
Concessions, «blocs» et attributions de gazra (squat légalisé), se font au profit d’intermédiaires politiques et religieux, en contrepartie de leurs soutiens et/ou de leurs bénédictions. Ou, en une certaine période, au profit de parents, proches des maîtres du moment. Cela a donné des situations incongrues comme les titres fonciers établis au nom de particuliers pour des espaces publics devant le Sénat, la Wilaya, les abords de la mosquée centrale de Nouakchott, le Palais des Congrès, les terrains de la SNDE…
Reconnaissons quand même que depuis deux ans, on en entend plus parler. Et c’est tant mieux.