mardi 19 juillet 2011

Stabilité impossible

Moins de sept mois après sa prise de fonction, alpha condé a-t-il vécu la première tentative de coup d’Etat contre son pouvoir ? Probablement. Vers 3 heures du matin, ce mardi, des tirs nourris ont été entendus à Conakry où l’on est habitué aux insurrections militaires et à l’indiscipline des hommes en arme.
La Guinée qui a connu une ère d’instabilité comparable à celle que nous avons vécue en Mauritanie – avec un CMRN d’abord, puis un long régime autocratique, un coup d’Etat et une transition consacrée par une élection à deux tours -, la Guinée ne semble pas «de retour» comme le promettait l’opposant historique Alpha condé arrivé au pouvoir à la suite d’un deuxième tour qui l’a opposé à Cellou Dalein Diallo. Lequel avait accusé son adversaire d’avoir bénéficié – pour des raisons ethniques – du soutien de la junte. Tout en reconnaissant les résultats, ce qui devait être à son actif. Mais le vieux Condé a préféré lui faire la guerre et d’ailleurs la faire à toute l’opposition. Si bien que la nouvelle Guinée prenait l’allure de celle de Sékou Touré où s’opposer était un crime. Ce n’est donc pas par hasard que des soulèvements aient lieu.
Les coups d’Etat dans nos jeunes Etats sont certes condamnables, mais sont largement explicables par la mauvaise volonté de l’encadrement politique national à renforcer les institutions démocratiques et à sortir des querelles pour le pouvoir personnel.
Si les évènements de ce matin prenaient de l’ampleur, ou s’ils venaient à se répéter, l’expérience guinéenne sera sérieusement menacée. Ce sera, en partie, à cause du manque de sérénité dans l’exercice du pouvoir chez alpha Condé qui pense déjà à un second mandat. Tout le malheur de nos présidents est là : dès que l’un d’eux arrive au pouvoir, sa première préoccupation est de chercher les voies et moyens de se maintenir. Parfois en trafiquant son âge, parfois en «liftant» la constitution ou tout simplement en éliminant les éventuels prétendants.