mercredi 15 août 2012

La conférence islamique


La conférence pour laquelle nous avions fait le déplacement a pris deux nuits. Pour discuter de la Syrie, de la Palestine et des exactions commises à l’encontre de Musulmans de Myanmar (Birmanie). Contre la Syrie de Bachar Al Assad la mobilisation des pays du Golf arabique est totale. Il fallait d’abord l’exclure de la communauté OCI, ensuite apporter un soutien à toute action visant à renforcer les forces rebelles qui se battent depuis des mois contre le régime de Damas. Cette volonté affichée des pays arabes du Golf est soutenu par l’Occident qui hésite cependant à entreprendre le scénario libyen avec une intervention militaire directe. Mais tout le reste est déjà déployé.
Pour la Palestine, la communauté va réitérer son soutien au peuple palestinien, le grand oublié du printemps arabe. Tout comme elle va demander à la communauté internationale de se mobiliser pour mettre fin à l’arbitraire exercé par les autorités birmanes à l’encontre de la communauté musulmane, minoritaire dans ce pays.
L’originalité de la réunion aura été la création d’un conseil regroupant tous les rites islamiques. Sans pour autant pousser la réflexion jusqu’à unifier la communauté musulmane autour de questions à même de provoquer sa division. Par exemple la simple question de l’unification de la vision du croissant. Chaque année on assiste, dans tous les pays musulmans, à des polémiques pouvant déboucher un jour sur des affrontements sérieux autour de la question. Partout, même en Arabie, des voies s’élèvent pour dire la nécessité pour les Musulmans d’innover.
D’une part, ce sera pour eux l’occasion de mettre à profit les avancées technologiques qui permettent aujourd’hui de dépasser l’observation humaine des mouvements lunaires. D’autre part, elle permettra d’unifier le temps dans cet espace qui aspire un jour à retrouver sont unité. Cela commence par là.
Si demain, la conférence islamique décidait, sur la foi de fatwas homologuées, d’unifier l’observation pour tous les pays musulmans, on aura fait un grand pas en avant sur la voie de l’unité. Si, par contre, on n’y arrive pas, on peut se demander comment espérer plus compliqué entre les Etats.
En entendant les conclusions des conférences de l’OCI, on est frappé par l’absence des préoccupations populaires et des questions relevant des défis actuels. On a plutôt l’impression que l’OCI est resté un instrument inscrit dans la logique de la guerre froide, fait plutôt de conservatismes, plutôt destiné aux gouvernants… Pourtant, cet instrument absorbe d’importantes ressources qui auraient pu être affectés au développement des régions concernées.