lundi 4 janvier 2016

Vous avez dit numéros verts ?

Déjà le 1er janvier 2016, 00 heure 40 minutes environ. Je dépose quelqu’un aux environs du Lycée de Tevraq Zeina. Je remarque une voiture, type Mercedes 190, avec trois occupants. Au volant un teint clair costaud portantun léger caftan, les deux autres sont difficiles à distinguer, d’abord parce que le véhicule est stationné dans une pénombre, ensuite parce qu’à mon passage les deux personnes essayent de se cacher en s’enfonçant un peu plus dans leurs sièges.
Soupçonneux, je repasse en faisant en sortant de mettre le véhicule en pleine lumière. Pas de doute. Les trois individus ne son pas là par hasard. Ils semblent guetter le moment adéquat pour passer à l’action. Il manque la plaque d’immatriculation avant de la voiture  il est clair que ces individus ne sont pas là pour passer du temps en cette veille de nouvel an.
Je décide de m’arrêter derrière la voiture en lui faisant face et d’appeler les numéros dont j’ai souvenir. Le 116. Une voix jeune me répond : «oui, et alors ? écoutez si vous croyez qu’il y a un problème appelez le 117». J’insiste pour dire que je signale une voiture avec trois occupants suspects à mon avis. «Justement c’est le 117 que tu dois appeler si tu es en danger, nous on ne peut rien pour toi…»
Le 117. Ça sonne mais personne ne décroche. Je me rappelle le 119. «Oui… ah bon… vous croyez ? vous êtes sûr qu’il s’agit d’une voiture 190 ? qu’il y a trois personnes dedans ? qu’est-ce qui vous fait peur ?» J’explique. «Vous avez tout simplement peur. Vous dites que vous êtes où… c’est où ça… où ça ? ou ça ? je ne vois pas…» La voix semble se gausser. Ce qui m’oblige à couper…
Hier en voyant l’appel à témoin lancé pour localiser le fugitif Cheikh Ould Salek, je me suis demandé si cela sera efficace, les numéros étant ce qu’ils sont.

Tant que le sérieux n’y est pas mis, il ne faut espérer aucune efficacité dans le dispositif mis en place pour lutter contre le crime et amener les citoyens à participer à l’effort de sécurisation du pays.