dimanche 22 juillet 2012

Un sondage quand même


C’est l’un de ces centres dit d’études stratégiques, visiblement proche de la Mouvance islamiste, qui publie les résultats d’un sondage organisé sur un échantillon de 780 personnes dont 18,6% seraient prêts à voter Tawaçoul, 17,7% le parti au pouvoir, 6,6% le RFD et le reste allant aux partis d’opposition.
Curiosité : 39,2% des sondés ne sauraient pas pour qui voter. Ce qui indique un certain degré de maturité qui a toujours été refusé aux Mauritaniens par leurs élites qui les méprisent en jugeant qu’ils sont des moutons.
Première leçon de ce sondage qui vaut ce qu’il vaut : la forte aspiration à la participation aux élections législatives et municipales, ils sont 71,1% à l’exprimer parmi les sondés. Deuxième leçon : 31,1% réfutent «avec force» (sic) l’exigence du départ du Président Ould Abdel Aziz contre 22,8% qui la soutiendraient «entièrement» (re-sic). Parmi ceux-là 48,7% espéreraient que ce soit à la suite de manifestations pacifiques, 11,2% par une révolution populaire et 6,5% par voie de coup d’Etat.
50,9% se disent prêts à participer à des manifestations dans la rue. 66,9% participeraient à des manifestations si elles sont pacifiques, 56,5% ne sont pas contents de la situation économique et sociale. Autant dire que nous sommes donc en plein dans un milieu d’opposants, de mécontents vis-à-vis du régime. On pourrait, par extension abusive, dire qu’il s’agit là d’une base de l’opposition radicale.
Cette base nous apprend qu’elle est en majorité contre la logique du rejet par l’exigence du départ (irhal, dégage). Elle est contre tout ce qui peut avoir un aspect de lutte violente. Et surtout qu’elle est, en grande majorité pour la participation aux élections législatives et municipales attendues dans les mois à venir.
Ce sondage mérite-t-il d’être pris en compte par nos opérateurs politiques ? Ces voix doivent-elles être entendues par ces mêmes opérateurs ? Peut-être…
(source des données: alakhbar.info)