dimanche 21 octobre 2012

Libye, un an après


Le 20 octobre 2011, les chaînes arabes d’abord, occidentales ensuite exposaient les faits à leurs manières : les premières en donnant les détails d’une mort qui fut en fait une exécution après tortures et sévices, les seconds en s’arrêtant sur le rôle ô combien «glorieux» des services de renseignements de leurs pays. La nouvelle était : la mort de Kadhafi.
Cette mort aurait pu signifier la fin d’une ère et l’avènement d’une autre. Après 42 ans de règne sans partage, marqué par l’exercice continu de l’arbitraire et après avoir été l’un des plus grands suppôts du Satan occidental, Kadhafi rendait l’âme après avoir été fait prisonnier par un groupe de rebelles qui lui ont fait subir les pires sévices (viol, tortures…) avant de l’exécuter froidement.
Certes la Libye avait besoin de se débarrasser du dictateur, mais était-ce la bonne manière ? Certainement non ! D’abord on aurait voulu le dictateur trainé devant les tribunaux de la Cour pénale internationale ou ceux de son pays. Le voir s’expliquer, regretter, demander pardon… Mais à part nous, personne ne voulait du déballage qu’aurait occasionné ces procès. Ni les puissances occidentales qui flirtaient avec le régime et l’aidaient à réprimer ses oppositions. Ni les dirigeants arabes complices de l’équipée de l’OTAN contre le Guide de la Révolution libyenne.
Mais la mort – de la sorte – de Kadhafi posait un autre problème, celui de l’impossible réconciliation sociale. Dans une société fortement tribalisée, l’exposition du cadavre pendant quelques jours par les rebelles, a sonné le glas d’une retrouvaille possible. Il y a quelques semaines, le principal instigateur de l’assassinat de Kadhafi a été retrouvé, gisant dans son sang, violé, victime de sévices immondes… Transféré d’urgence en France où il est admis comme réfugié humanitaire, il finit par rendre l’âme. Certains de ses compagnons de l’époque se trouveraient encore entre les mains de geôliers plus barbares qu’eux. C’est la loi du talion qui semble s’exercer.
Aujourd’hui, c’est Bani Walid qui s’embrase. Sous prétexte d’en chasser les «résidus» de l’ancien régime, l’Armée libyenne nouvellement constituée a donné l’assaut à la ville. Retour sur les images de 2011 : l’exode des populations, le massacre des innocents, la destruction des infrastructures… Avec une différence : cette fois-ci, c’est l’Armée nationale qui les cause et non les bombardiers de l’OTAN. Mais quelle différence pour les libyens démunis ?