vendredi 9 novembre 2012

Obama, président


Je vous fais l’aveu : c’est aujourd’hui que j’apprends la réélection de Barack Obama. En voyage je regarde très peu la télévision et lis très peu les nouvelles. Ensuite l’élection aux Etats-Unis n’a jamais été un enjeu pour moi. Entre un démocrate et un républicain, pas de grande différence pour l’aire culturelle à laquelle j’appartiens. La même politique appliquée vis-à-vis d’Israël sera toujours la même, que celui qui dirige la Maison Blanche soit de l’un ou l’autre des partis. Avec une nuance : le Républicain va carrément annoncer la couleur, le Démocrate va louvoyer essayant de nous donner l’impression que le droit des Palestiniens lui importait. En fait, c’est toujours au cours de mandats démocrates que le recul sur la voie de la paix et du règlement de la question par la reconnaissance des droits palestiniens, est le plus évident. Obama ne vient-il pas de reconnaitre Al Qods (Jérusalem) comme capitale éternelle de l’Etat d’Israël ?
L’Amérique ne change pas, qu’elle soit démocrate ou républicaine, elle va toujours vers la droite, adopte toujours l’arrogance comme philosophie d’action, la force comme premier recours dans le règlement des problèmes, cherche toujours le profit pour elle-même… et c’est normal. On n’est pas la première puissance mondiale pour rien, surtout pas pour avoir croisé les bras, aidé les faibles, redressé les torts…
Ceci dit, l’élection de Obama – la première – était en soi un tournant. Non seulement pour les Etats-Unis qui tournaient ainsi définitivement la page des inégalités dans l’accès aux plus hauts postes de responsabilité, mais aussi pour le monde qui voyait le modèle américain aboutir. Obama président avait ouvert la voie à tous les fantasmes, à toutes les rêveries, à tous les espoirs. Quatre ans après, Obama est passé comme Bush, sans grands changements pour nous. Parce que l’Amérique n’est pas plus proche des faibles et des opprimés aujourd’hui. Elle n’est pas plus engagée pour les causes justes. Elle n’est pas moins hégémonique, moins arrogante, moins guerrière…
Ce n’est seulement le taux de chômage et la débâcle économique qu’on peut reprocher à Obama, c’est aussi cette incapacité à restaurer l’image de l’Amérique de Kennedy : une Amérique généreuse, inspirante, proche des peuples en difficulté (à l’époque colonisés)… il n’a malheureusement pas réussi. C’est pourquoi sa réélection m’importait peu…