vendredi 4 avril 2014

La colonie qui réussit

Hier, on parlait ici du dynamisme de cette colonie mauritanienne de Belgique. Preuve de ce dynamisme, la création d’une société de transport maritime par des opérateurs mauritaniens qui ont vu ce qu’ils pouvaient gagner sur ce marché. On a vu que la moyenne des voitures exportées vers la Mauritanie se chiffre entre 1.500 et 2000 véhicules. C’est déjà un marché à conquérir et dont profitaient jusque-là des opérateurs syro-libanais qui sont devenus très connus sur le marché national. Avec certains d’entre ces opérateurs, les relations sont vite passées au niveau de l’amitié personnelle. Si bien qu’ils ont commencé à adopter les méthodes et la culture des Mauritaniens. La création, il y a deux ans, de la SHIP TO MAURITANIA a été un tournant. Elle a vite repris le marché du transport vers la Mauritanie.
Son directeur nous explique qu’elle est présente à Dubaï, aux Etats-Unis et un peu partout en Allemagne. Elle a ouvert deux bureaux, l’un en Allemagne et l’autre en France en plus de son bureau central de Bruxelles. Elle couvre aujourd’hui 31% du trafic du port de Nouakchott. Car elle a fait une percée vers le marché malien où elle a réussi à avoir des contrats avec des importateurs institutionnels. Son ambition est de devenir un acteur du transport maritime dans toute la côte ouest-africaine. Avec une vingtaine d’employés dont 14 mauritaniens, cette petite entreprise mauritanienne créée en Belgique par des anciens «importateurs de voitures» est un peu un signal que l’heure de la conversion sinon de l’évolution est arrivée.
Quand on vient de Nouakchott où s’amassent des dizaines de voitures dans «les bourses» de Nouakchott, on est frappé par la frénésie qui caractérise le milieu des affaires mauritanien en Belgique. Mais pourquoi continue-t-on à importer des voitures alors qu’il y en a des dizaines qui attendent acquéreur sur le marché ?
La première explication qui est donnée : «C’est le manque d’opportunités d’investissements qui nous amène à continuer à investir dans cette activité. Le marché des voitures et celui de l’immobilier constituent un placement pour des bénéfices faciles». Mais on ne peut s’empêcher de penser à tout ce que cela demande en termes d’investissements en devises, de création de circuits parallèles de transfert d’argent et finalement de trafic de devises… Pour soulever une inquiétude : d’où vient tout cet argent et quels circuits prend-il ?