lundi 24 juin 2013

L’ombre des Chinois

Le Président de la République est à Nouadhibou. Toute la journée sera consacrée au lancement de la Zone Franche et à la mise en place de l’Autorité qui en prend gestion. Avec aussi des inaugurations à la SNIM qui vont se poursuivre au cours du deuxième jour de la visite.
Nous aurons remarqué au cours de cette première journée, que le Président de la République n’ira pas et n’évoquera pas ce qui, en son temps, a été présenté comme LE projet «alternatif» pour le secteur de la pêche. Des options de coopération qui permettaient à la Mauritanie d’envisager la possibilité pour elle d’avoir le plus : des constructions à terre, une industrie, un transfert de savoir-faire technologique, beaucoup plus d’emplois et surtout moins d’efforts sur sa ressource.
Le projet chinois de Polyhondon a occasionné de réelles tempêtes dont la moindre est celle qui a fait dire aux détracteurs du régime qu’il s’agissait d’une affaire dans laquelle le Président Ould Abdel Aziz serait lui-même partie prenante. On a vu depuis, que quand la mise en œuvre de la Convention s’est avérée injuste pour la Mauritanie, les autorités n’ont pas hésité à aller jusqu’à menacer de la remettre en cause si certaines corrections ne sont pas apportées. Ce fut fait.
Mais que le projet qui occupe une bonne partie de la superficie de l’espace portuaire n’intéresse pas au moment où l’on célèbre en grande pompe les perspectives de développement de la ville de Nouadhibou, c’est pour le moins curieux.
Dans tout ce qu’on a vu d’ici, rien n’indique non plus que les populations soient dérangées par cette poussière produite par les usines de farine de poisson, le (ou la) «Moka». Il s’agit de ces usines démantelées au Maroc et ayant trouvé refuge chez nous. Avec une quarantaine d’autorisations dont une dizaine déjà opérationnelles, c’est une véritable menace qui menace l’environnement et la ressource.
L’environnement est empesté par les odeurs pestilentielles que les usines dégagent, mais aussi par les déchets qu’elles produisent. Tandis que ce qui est transformé est, non pas les déchets et restes comme ailleurs, mais le poisson en entier, une partie de ce qui pourrait servir dans la sécurité alimentaire des populations.

Aucune pancarte, aucun slogan, aucun groupe d’individus, personne n’a posé le problème. Pourtant il y a là ceux qui demandent la libération des prisonniers de Guantanamo au nom des habitants de Nouadhibou, certains qui exigeaient le renvoi de l’Ambassadeur syrien… mais pas les usines de farine de poisson…