samedi 25 juin 2011

Les défauts de communication de l’Armée

A peine a-t-on appris que l’Armée avait engagé un accrochage avec des éléments terroristes d’AQMI, que ceux-ci ont publié un communiqué dans lequel ils ont confirmé le fait et donné leur version des faits. Une version étriquée parce que donnant le beau rôle à quelques bandes qui allient trafics et jihad, poursuivies par les armées de tous les pays de la région.
Depuis une semaine, on nous parle des mouvements autour de la fameuse forêt de Wagadu où seraient terrées ces bandes. On nous dit que Maliens et Mauritaniens préparent une attaque contre eux. Et quand l’attaque a lieu, on veut nous faire croire que la version AQMI mérite d’être prise au sérieux…
A qui la faute ? A l’Armée mauritanienne qui attendra encore et encore… que tout soit dit à propos de l’accrochage avant de donner sa version. Ce sera trop tard. L’information, elle est demandée aujourd’hui, pas demain. Il faut donc la donner à temps.
L’attaque de juillet 2010 contre le camp d’AQMI, c’est la version AQMI qui a été retenue. Comme quoi les Mauritaniens avaient pour mission de libérer l’otage français Germaneau, lequel sera exécuté «en représailles». Celle de septembre, c’est toujours la version de l’ennemi qui sera retenue avec notamment une «débâcle mauritanienne» (une dizaine de morts). Et même dans l’affaire du sous-officier Ould Kabach, c’est la version prétendant à une forte infiltration de l’Armée par AQMI qui a été retenue. Dans dix ans, ce sera de l’Histoire. Pourquoi ? Parce que les nôtres n’auront pas compris que le temps presse et qu’il n’attend pas. Aucun organe de presse ne va attendre que les responsables de la communication aient le feu vert de leur commandement et que celui-ci ait l’autorisation du politique…
On n’est pas obligé de donner les détails, mais on doit rester présent en faisant entendre sa voix. C’est très facile de dire : «L’Armée mauritanienne a accroché une unité de terroristes qui avaient pour mission de pénétrer sur notre territoire pour y commettre des actes de sabotages. Nous n’avons pas encore d’informations à donner, mais nous pouvons vous dire que notre Armée a été équipée et est préparée à mener des campagnes visant à anticiper les menaces terroristes. Grâce à la coopération avec nos frères maliens et aux actions menées par le passé, nous pouvons aujourd’hui dire que la peur a changé de camp». Quoi de plus simple ?
Par ailleurs, quand le correspondant de l’AFP (et RFI) au Mali dit «de source militaire mauritanienne…» ou encore «un militaire mauritanien sur place affirme…», que faut-il penser du reste de l’information quand on sait qu’aucun officier, aucune source militaire mauritanienne n’a daigné parler ? Il faut que ça cesse…