vendredi 19 août 2011

Appel au Pape


C’est l’histoire d’une famille mauritanienne qui vit un drame en Espagne depuis bientôt quatre ans. Tout commence par une insertion dans un milieu étranger d’une famille maraboutique, descendante de la prestigieuse lignée de l’érudit Mokhtar Ould Bouna le plus grand grammairien du Traab al Bidhâne. L’une de leur fille fut mariée – comme au bon vieux temps – à son cousin pour la «redresser», elle qui préférait la proximité de ses amis espagnols. Le mariage, consommé en Mauritanie, scandalisera les amis de la mineure. Un traquenard est dressé pour amener le nouveau mari sur place. Ce qui fut fait. Le mari arrêté, les parents furent poursuivis. Le trio sera condamné après avoir été lynché publiquement par une presse très portée sur les affaires de mœurs. Avant d’être «pris en charge» par une justice largement conditionnée par la campagne médiatique.
Mohamed Abdellahi Moktar Salem Ould Abderrahmane, son épouse et son malheureux beau-fils, furent condamné et emprisonnés en Espagne. Ils attendent depuis.
On a parlé d’eux lors de l’accord entre AQMI et l’Espagne, accord visant à libérer les otages de ce pays. Puis lors de différentes rencontres entre autorités des deux pays. On a toujours invoqué la différence des cultures pour provoquer la compréhension et l’indulgence des autorités judiciaires espagnoles. On a dernièrement dit que les juges étaient prêts à remettre les condamnés à la Mauritanie au titre de l’accord entre les deux pays, mais à condition que les crimes concernés soient condamnables par la législation en Mauritanie.
L’affaire est à présent à la une à l’occasion de la visite du Pape Benoît XVI en Espagne. Les familles espèrent pouvoir mobiliser quelques grandes figures religieuses musulmanes d’ici pour en appeler à l’intermédiation du chef de l’Eglise catholique. Peut-être que cela pourrait servir. Espérons que les Shaykhs Hamden Ould Tah (chef des Ulémas) et Mohamed El Hacen Ould Dedew se fassent entendre à l’occasion pour mettre fin au calvaire de cette famille mauritanienne.