jeudi 2 avril 2015

L’accord de dernière chance

C’est en fin d’après-midi que la nouvelle a pu être annoncée : les délégués des travailleurs en grève à la SNIM et leur Direction sont tombés d’accord sur les termes de l’accord promu par le Maire de Zouérate, Cheikh Ould Baya. La ville et ses habitants ont poussé un ouf de soulagement après plus de deux mois d’atermoiements et d’incertitudes, plus de deux mois de discours enflammés, d’excès verbaux, de mobilisation continue… Deux mois sans salaires pour près de quatre mille travailleurs en grève, donc pas de ressources financières dans la ville.
C’est sans doute la conscience des effets néfastes sur la ville et sur ses activités qui ont fait du Maire de Zouérate l’élément central de la solution du problème. Quand il intervient, c’est bien pour répondre à la sollicitation des populations dont les travailleurs en grève et leurs familles.
Finalement l’accord trouvé se résume à quelques points : retour au travail de l’ensemble des travailleurs et annulation de toutes les mesures disciplinaires prises à leur encontre ; versement de trois mois de salaires dont un est pris en charge par la Présidence de la République, le deuxième par la SNIM et le troisième sera versé sous forme de crédit remboursable à partir du premier mois de 2016 (les deux derniers mois seront immédiatement versés, le troisième le sera la semaine prochaine) ; un moratoire pour les dettes contractées durant ces dernières semaines auprès des magasins d’alimentation disponibilisés par l’entreprise au profit de ses travailleurs.
Comme nous l’avons déjà écrit, Ould Baya a impliqué tous ceux qu’il considère comme partenaires dans sa démarche : représentants syndicaux et politiques au niveau de la région, familles des travailleurs…, mais il a surtout se tenir en réserve pour jouer ce rôle le moment venu. L’attitude a porté fruit. Tant mieux.