dimanche 8 janvier 2012

La tolérance comme valeur première


Ceux qui ont la page d’hier, n’ont qu’à comprendre que ce qui suit n’est que l’alternative à ce qui a précédé.
Dans une conférence du Cheikh Ould Dedew que j’avais écouté il y a quelques années, cet Erudit émérite disait que le Prophète Issa Ibnou Maryème – c’est comme ça que nous appelons Jésus – était passé, avec les Apôtres (El hawariyoune), à côté de la carcasse décomposée d’un chien. «Quelle odeur pestilentielle qui se dégage de ce chien !» dirent les Apôtres. «Que dire de la blancheur immaculée de ses dents !» rétorqua le Prophète qui dut s’expliquer : «J’ai relevé ce qu’il y avait de beau en lui».
Les paroles des Prophètes ne sont pas seulement celles de Sages. Elles sont un peu plus que cela. La noblesse du Message oblige les croyants à s’y conformer. Le plus possible.
Ce qui intéresse ici, c’est le sens de l’équité, de la tolérance et de la bonne appréciation. Certains retiendront l’odeur pestilentielle. Le Sage retiendra la blancheur immaculée des dents. Certains s’attarderont sur l’aspect laid. Le Sage retiendra le grain de beauté.
Les uns diront «la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine». C’est un peu plus que ça.
Au lieu de chercher ce qu’il y a de pervers chez l’homme en face, cherchons ce qu’il y a de noble. Ce qu’il de positif au lieu de ce qu’il y a de négatif…
Première conclusion : L’un des grands problèmes qui nous freinent, je crois, est l’arrogance qui nous anime dans notre rapport avec l’autre. Il est toujours moins intelligent, moins fort, moins déterminé, moins légitime, moins… moins… que soi. Et c’est à cause de cette arrogance qui finit par nous avoir le moment venu. L’autre a toujours le dessus. Qu’il soit l’adversaire politique, le partenaire économique, l’allié social… Nous nous retrouvons toujours en train de nous morfondre sur notre sort et d’essayer de faire porter à l’autre que nous n’avons pas su vaincre, la responsabilité de ce qui nous arrive…
Gémir et se plaindre. Nous savons faire cela de façon merveilleuse. Agir ? Nous détestons l’action. Et pour la réflexion, c’est toujours en retard…