jeudi 25 septembre 2014

Injuste, il est vrai

C’est l’histoire rapporté par un ami devant lequel un concitoyen vivant à l’étranger s’est plaint d’une injustice dont son fils aurait fait l’objet récemment. Son fils, Mohamed Lemine travaille à la SAM (société des aéroports de Mauritanie) depuis un an. En juin dernier, cette société a organisé un concours interne pour sélectionner l’un de ses travailleurs pour une bourse à Toulouse (France). Trois dossiers furent sélection sur la vingtaine des candidatures avancées dont le jeune Mohamed Lemine qui avait juste ses compétences et sa maitrise des langues de formation (Français et Anglais) pour atouts.
Le concours a été organisé par l’école de Toulouse qui a dépêché l’un de ses cadres sur place. Ce qui a permis de classer notre jeune homme à la première place, loin devant les deux autres qui pourtant avaient visiblement bénéficié du soutien de l’administration de la SAM.
Arrive le moment d’aller faire les formalités pour un visa auprès des services consulaires. Il remarqua la présence, en même temps que lui de quatre individus, tous envoyés soi-disant par la SAM : les deux qui avaient concouru en même temps que lui et deux nouvelles figures qu’il a fini par aider à remplir leurs demandes de visas (les deux ne parlant pas Français).
Pour avoir droit au visa, une prise en charge de la SAM était nécessaire. Mohamed Lemine sollicita la prise en charge auprès de son administration qui le traina quelques jours. Il se rendit vite compte que les autres candidats avaient bien reçu cette déclaration de prise en charge, ce qui leur a permis de déposer dûment leurs demandes et d’obtenir les visas. Lui qui était classé premier au concours d’entrée à cette école de Toulouse, on lui refusa le visa sous prétexte qu’il n’avait pas la prise en charge. Finalement sur les quatre «boostés» par la SAM, trois sont aujourd’hui en partance pour la France pour une formation pour laquelle ils ne sont pas outillés. L’un d’eux, appuyés par la direction de la SAM, a effectivement passé le test sans mériter la bourse. Les deux autres viendraient «de plus haut» ne parlent ni Français ni Anglais et n’ont aucune compétence particulière pour postuler à ce genre de formation. Alors ?
Le père, certes outré, se dit qu’il peut envoyer son fils faire les formations qu’il veut parce qu’il en a les moyens. Mais il veut bien penser à tous les jeunes Mauritaniens qui peuvent se retrouver dans la même situation et qui n’ont pas les moyens qu’il a lui et qui lui permettent de former son fils dans les meilleures écoles.
Si les concours pour l’accès aux emplois publics (fonction publique et emplois assimilés) ont connu une grande amélioration dans leurs organisations, leurs déroulements et la transparence de leurs résultats, des poches de malversations subsistent en matière de recrutements et de promotion à l’intérieur des administrations. Ces poches méritent d’être dénoncées chaque fois qu’on en décèle une… En voilà une.