jeudi 13 juin 2013

Combien sommes-nous ?

C’est au cours de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, celle qui s’est tenu ce jeudi après tant d’absence, que le rapport sur le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) a été présenté. Il s’agit du résultat de l’opération lancée dans le cadre de la stratégie nationale de protection sociale et qui visait à savoir, en quinze jours, combien sommes-nous.
Cela n’a rien à voir avec l’enrôlement qui est une opération beaucoup plus précise, beaucoup lus laborieuse et surtout beaucoup plus étalée dans le temps. Cela n’a rien à voir non plus avec le recensement à vocation électorale qui a fait l’objet d’un accord entre la CENI et l’Office national des statistiques (ONS) et qui doit démarrer bientôt pour permettre aux Mauritaniens en âge de voter de s’inscrire sur la liste électorale en perspective des élections prévues entre le 15 septembre et le 15 octobre prochains.
Le ministre des affaires économiques et du développement qui a présenté le rapport, a déclaré que le RGPH s’est bien déroulé dans sa phase urbaine et qu’il continuait dans les zones rurales jusqu’à la fin du mois de juin.
Il a indiqué que ce recensement a été réalisé par 6000 jeunes dont la plupart des filles. Ont été mobilisés à cet effet 3000 agents de dénombrement et 750 contrôleurs en plus des superviseurs et cadres de l'office National des Statistiques (ONS) et des autorités administratives.
Le ministre a annoncé que, selon ce recensement, la population a atteint 3 millions 387 mille 868 individus dont 50,7% de femmes alors que le taux de la population masculine est de 49,3%. Les habitants de Nouakchott passent de 22% en 2000 à 27% actuellement.
Le ministre qui s’exprimait au cours de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, a expliqué que les résultats de ce RGPH permettront de mettre en place des plans suivant des données techniques précises en vigueur au niveau international à travers l'analyse des données, l'extrapolation des spécificités démographiques et économiques ce qui aura pour effet de corriger les déséquilibres, de programmer les investissements et d'établir une base de données permettant à l'avenir de faire des enquêtes plus précises.
Le gouvernement mauritanien est en passe de restructurer le système de recensement pour couvrir tous les secteurs. C'est ainsi que des négociations avec les partenaires au développement ont commencé à cette fin.
P.S : C’est au cours de ce Conseil des ministres qu’il a été procédé à la nomination de Pr Outouma Soumaré à la direction de l’hôpital neuropsychiatrique de Nouakchott. Cet éminent neurochirurgien n’est pas à présenter à nos compatriotes qui apprécient sa science et sa technicité, tout comme ses qualités humaines louables.
Le choix d’une telle compétence en dit long sur l’ambition qu’on a désormais pour l’hôpital neuropsychiatrique qui est resté tout ce temps une sorte «d’isoloir» juste bon pour cacher nos malades de ce côté-là. Il s’agit maintenant d’en faire un instrument moderne, utilisant les techniques de pointe pour assurer un service de haut niveau.

Pour résumer, je dirai que la Mauritanie récupère ainsi un technicien qui n’a pas d’égal dans son domaine professionnel et l’arrache à la politique (que n’importe qui fait chez nous). Arracher les grands techniciens à la politique, une entreprise à promouvoir pour sauver une multitude de cadres qui n’ont rien à donner dans ce champ et qui auraient dû servir et bien servir là où ils excellent.