dimanche 20 octobre 2013

Les gendarmes se laissent aller

C’est un spectacle que nous offrent les Gendarmes chargés de surveiller et de protéger l’entrée de l’aéroport de Nouakchott. Quand on arrive on est frappé par la rigueur affichée : tenue correcte, tailles standards, déploiements convenables, propos (plus ou moins) acceptables… «Restez de l’autre côté, n’approchez pas si vous ne voyagez pas»… C’est bien et c’est tant mieux. Nous sommes tous demandeurs d’ordre.
Seulement voilà, après quelques minutes, vous allez voir nos gendarmes pris par des conciliabules avec des civils voulant entrer sans en avoir le droit. C’est ici un parent qui est invité à briser la rigueur affichée, ici un ami, là une connaissance…
Hier soir, je n’ai pu m’empêcher de le faire remarquer à l’un d’eux en lui disant que ce qui me choque, c’est surtout la jeunesse des Gendarmes en faction. Des jeunes doivent rester rigoureux et s’interdire de faire du favoritisme. Lui rappelant que si la mission de protéger l’aéroport a été confiée à la Gendarmerie, c’est parce qu’on accusait la police de «d’excès de convivialité» avec les usagers et de manque de rigueur. Que c’est finalement ce qui est en train de rattraper les Gendarmes. Qu’ils n’ont rien à gagner en donnant aux citoyens toutes les raisons de ne pas les respecter. «Vous êtes jeunes et vous devez tenir à votre respect et à celui de votre Corps».

Je le voyais me regarder sans entendre ce que je disais. Je me rappelais qu’il suffit de voir les allées et venues autour des postes de contrôle de la Gendarmerie sur les routes nationales pour comprendre que la Gendarmerie n’est plus ce Corps qui suscitait respect et considération. Il y a quelque chose qui s’est cassé au sein du commandement : le rajeunissement  de ce commandement ? ou son vieillissement ? le laisser-aller de ce commandement ? ou la mainmise de ce commandement ? C’est au fond le commandement qui détermine le comportement de tous les gens du Corps. Ici plus qu’ailleurs.