jeudi 9 février 2012

Coup de com’


L’Office national du tourisme (ONT) fait de son mieux pour ramener les touristes en Mauritanie. A l’occasion du festival des villes anciennes, l’ONT a affrété un avion charter pour ramener des dizaines de touristes sur les terres de l’Adrar mauritanien. On les a vus courir les ruelles de Wadane et prendre plaisir à participer à la fête.
Classée dans la zone rouge par le Quai d’Orsay, la région de l’Adrar a perdu une importante ressource qui a huilé l’économie locale avant 2007, date à laquelle les terroristes sont passés à la phase de menaces sur les étrangers se trouvant en territoire mauritanien. On se souvient que depuis, la France officielle a fortement déconseillé à ses ressortissants de se rendre dans ces régions, avant de la classer zone extrêmement dangereuse.
Rien n’y fait depuis. Ni le lobbying des tours Operators, ni l’action énergique du gouvernement mauritanien qui a fini par pacifier la zone, d’abord en occupant le terrain, ensuite en le quadrillant par des unités spécialisées dans l’intervention face à la menace terroriste. C’est ainsi que cinq GSI (groupe spécial d’intervention) ont été mis en place. Unités légères très bien équipées, possédant la même méthodologie de frappe que l’ennemi (rapidité, combativité, sens de l’orientation dans le désert…), ces GSI sillonnent les grandes étendues allant du Dhar de Néma dans le sud-ouest mauritanien à Chegatt aux confins des frontières algéro-mauritaniennes. Des bases fixes existent aussi. Chacune des régions militaires possède aussi une unité légère d’intervention semblable au GSI. En plus l’aviation a été développée avec l’acquisition de nouveaux appareils adaptés à la demande mauritanienne (Tucano) et la formation d’un personnel qualifié à l’école aéronautique d’Atar.
Tous ces efforts expliquent les succès de l’Armée mauritanienne depuis 2010. L’effort sous-régional doit continuer pour parvenir à une stabilisation totale et donc à une sécurisation de toute la région sahélo-saharienne. Une région qui souffre en ces temps de l’absence des touristes mais aussi des ONG spécialistes dans les interventions humanitaires. La Mauritanie n’est pas le seul pays à vivre les effets néfastes de cette guerre qu’impose les groupes de terroristes AQMI.