samedi 4 juin 2011

Réhabilitation des putschistes, de tous les putschistes

J’avoue ne pas avoir lu les comptes-rendus de la conférence de presse que le ministre de la défense nationale a donnée à l’issue de la réunion du gouvernement. C’est ici qu’il a expliqué la communication relative à l’indemnisation des anciens militaires. L’on comprend alors que cette indemnisation recouvre l’ensemble des militaires accusés d’avoir participé ou organisé un putsch. Trois catégories ont été identifiées :
-          Les victimes des événements de 90 et 91, c’est-à-dire ceux des militaires qui ont été radiés et maltraités dans le cadre de l’enquête initiée à l’époque sous prétexte de tentative de «coup d’Etat ethnique». Etant entendu que le cas des …victimes – ceux qui ont été tués – a déjà été traité avec leurs ayant-droits.
-          Les victimes des événements de 1989, c’est-à-dire ceux qui ont été radiés pour délit d’appartenance ethnique à la faveur du conflit sénégalo-mauritanien qui a été largement utilisé par le pouvoir pour expulser des milliers de Mauritaniens, aujourd’hui revenus pour l’écrasante majorité.
-          Les victimes des événements de 1981, 1987, 1988, 2003 et 2004. Il s’agit pour 1981, des militaires radiés à l’occasion du putsch manqué du 16 mars ; pour 1987 de ceux radiés à la suite du putsch dit «des Pulaars», cette tentative qui a été suivie par trois exécutions après procès ; pour 1988, des militaires accusés d’appartenir à l’aile militaire des Baaths, ils sont des dizaines à avoir été radiés de l’Armée à l’époque ; pour 2003, ce sont les mutins du 8 juin qui ont pourtant causé la mort d’une quinzaine de personnes ; pour 2004, ce sont les militaires impliqués dans la tentative fomentée à partir de l’extérieur par les Cavaliers du Changement dirigés par les auteurs du 8 juin.