mardi 18 octobre 2011

Un coup de com… au profit de qui ?


Gilad Shalit contre 1025 prisonniers palestiniens. Autant de Palestiniens pour libérer UN soldat israélien. C’est déjà évocateur pour la partie israélienne : «nous sommes prêts à payer le prix fort pour protéger les soldats». Côté palestinien, on peut toujours célébrer la rentrée de ce millier de prisonniers dont aucun des grands leaders. On peut toujours se dire qu’il s’agissait là d’une reconnaissance implicite de l’autorité de Hamas sur Gaza de la part d’Israël, l’opération étant la première du genre qui se déroule sur terre palestinienne. On peut penser qu’Israël n’est plus prêt à sacrifier une vie, ce qui expliquerait la disponibilité des autorités politiques à faire les concessions qu’il faut pour éviter la mort d’un soldat, mort moralement indéfendable.
N’empêche que l’image de Gilad Shalit, fortement encadré par la sécurité égyptienne – donc arabe -, restera gravé. Comme s’il s’agissait d’un enfant perdu derrière les lignes «ennemies». Oubliée la mission du soldat qui consistait à participer aux bombardements continuels des populations de Gaza.
N’empêche qu’on peut encore faire un calcul macabre : la «prise» a permis à terme de libérer 1025 prisonniers, mais elle a été prétexte pour les Israéliens à en tuer des centaines, à détruire les infrastructures, à décréter le blocus et à faire emprisonner des milliers… Le compte est-il bon ?
Les fractions palestiniennes démontrent effectivement qu’Israël ne répond qu’à la logique de violence. Et après ?
Reste la morale qui est aussi en faveur d’Israël : quand on voit l’état des prisonniers, on se dit que tout compte fait il vaut mieux être un prisonnier dans les geôles israéliennes que dans celles d’un pays arabe. Atterrant. Mais les images de répression de ces derniers huit mois sont venues nous rappeler que la bêtise et l’arbitraire ont partout le même visage.