dimanche 4 janvier 2015

Le Président à Chinguitty

Quand le Président de la République va à Chinguitty, c’est toute la République qui y va. Ou presque. C’est ce que, du temps de Ould Taya, notre éminent politiste Zekeria Ould Ahmed Salem avait associé au principe de «la souveraineté déambulatoire». Le Pouvoir se déplace avec celui qui le détient… la République suit...
Après le Maire de la ville, c’est naturellement la ministre de la culture, Mme Vatma Val Mint Soueyne’ qui prit la parole pour faire un discours apprécié pour la qualité de la langue, pour les thèmes abordés et pour la parfaite diction. La jeune ministre n’a pas eu le trac, ce qui lui a permis d’assurer.
Ce fut le tour du Président de la République qui avait exceptionnellement préparé un discours écrit. Est-ce parce qu’il devait faire appel à un dialogue ou pour éviter les écarts ? En tout état de cause, le discours a axé sur la portée et les objectifs du festival qui tente de restaurer la grandeur des villes anciennes. Il est aussi une tentative de briser l’enclavement imposé par la menace terroriste qui a longtemps pesé de tout son poids sur cet espace.
«En ce jour mémorable est né le Prophète qui a mis un terme au mythe de la mécréance et de l'athéisme faisant ainsi sortir l'humanité des ténèbres vers la lumière.
Nous nous inspirons et prenons exemple des principes et pratiques du vénéré Prophète qui a réuni sous la bannière de l'Islam et de sa tolérance, Noirs et Blancs, riches et pauvres, avec pour unique échelle de valeur, le degré d'intensité de la foi et le niveau de dépassement au service de la société
».
Un peu pour introduire le sujet de la cohésion sociale et de l’unité nationale : «C'est cela l'Islam, notre sainte religion, source de notre législation et fondement de notre cohésion sociale, de notre unité nationale auxquelles nous veillons tous, société et Etat, à consolider et renforcer, à travers une politique nationale intégrée sur la base de la protection des libertés individuelles et collectives et de l'enracinement des principes des droits de l'Homme, de la justice, de l'égalité entre les citoyens et de la lutte contre la pauvreté dans les zones urbaines et rurales».
Pour finir l’idée par ce verdict : «Notre attachement, peuple et Gouvernement, à ces nobles principes et valeurs est profondément enraciné dans nos pratiques et nobles vertus comme nous y incite notre religion. L'action d'une poignée d'extrémistes, promoteurs du discours de la haine et de la discorde, ne saurait nous en détourner».
Pour reprocher ensuite le silence de «certaines parties extérieures» des décennies durant devant les violations de Droits de l’homme commises au quotidien.

Pour conclure enfin : «La véritable approche pour éradiquer les séquelles du passé, y compris celles liées à l'esclavage, réside dans la lutte contre la pauvreté à travers la transformation de l'économie, le relèvement de la qualité des prestations sanitaires et éducatives et l'amélioration générale des conditions de vie de l'ensemble des citoyens. C'est cette politique que nous avons suivie au cours des six dernières années et que nous continuerons à renforcer au cours du présent mandat présidentiel».