mardi 11 février 2014

Génocide en Centrafrique

Tout le monde reconnait à présent qu’il y a un génocide en marche en Centrafrique. Contre les Musulmans, les milices Anti-Balakas sévissent odieusement partout. Surtout dans la capitale Bangui où se trouvent les troupes françaises et africaines de la MISCA.
Dès le début de l’intervention française avec l’opération Sangaris, on pouvait aisément prévoir que le conflit pour le pouvoir allait se transformer en guerre civile entre Chrétiens et Musulmans pour finir sous forme de pogroms contre ces derniers accusés d’être étrangers dans leur propre pays. C’est le cycle habituel dans les pays où un génocide a eu lieu. En commençant par le Rwanda.
La France n’avait pas besoin d’intervenir pour faire balancer le rapport de force entre des milices aussi cruelles les unes que les autres (Séléka et anti-Balaka). Elle avait assez d’embrouilles en cette terre africaine pour s’abstenir d’aider l’une des factions contre une autre dans une guerre civile qui prenait fatalement l’aspect d’une guerre religieuse.
De l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique Centrale, le rôle de la France a toujours fait l’objet de suspicions. Elle est accusée d’avoir orchestrée le génocide au Rwanda, d’animer la scène au Congo (dans les deux Républiques), d’orchestrer tous les changements violents en Centrafrique… Elle est aussi accusée d’avoir un rôle dans l’instabilité au Sahel. Maintenant, les Musulmans de la région vont la regarder en ennemi, surtout qu’elle traine derrière elle le passif du Mali. Ce qui va justifier à leurs yeux toutes les entreprises de Boko Haram, de AQMI, du MUJAO et de tous ces groupes criminels qui sévissent dans le Nord-Ouest africain et bientôt dans l’Afrique Centrale.

La France, déjà engagée au Mali où elle tente d’éradiquer les menaces jihadistes et de stabiliser le régime issu des élections, est aujourd’hui accusée par une bonne frange des Musulmans de la région d’avoir intervenu pour «renverser les rapports au profit des Chrétiens de Centrafrique». C’est un argument qui sert la propagande extrémiste anti-française dans le recrutement des jeunes ciblés par les groupes qui prônent la violence. Pour eux, ce n’est qu’un «prolongement de l’islamophobies dont la France est devenue l’espace d’expression».