samedi 14 mai 2016

Des erreurs, comme toujours

Eviter de commettre de nouvelles erreurs. C’est ce que notre élite politique doit faire. La cacophonie actuelle n’arrive pas à couvrir le désarroi de cette élite, maintenant qu’elle doit affronter l’exigence de compromis.
Nous sommes effectivement à un tournant qui annonce – ou qui doit annoncer – le grand virage de 2019. Celui où le pays va vivre nécessairement une alternance qui ne doit rien au foisonnement politique encore moins aux lutes qui meublent l’espace et le temps des Mauritaniens. Il s’agit d’une alternance “mécanique” dictée par des contraintes évidentes et inéluctables énoncées par des dispositions constitutionnelles claires et inchangeables.
Il y a ceux qui croient qu’il n’y a rien à tirer du pouvoir du Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il y a ceux qui, dans son camp, voudraient bien le voir renier ses engagements.
Les premiers optent pour le refus catégorique de composer tandis que les seconds poussent à une démarche d’exclusion. Tous font beaucoup de bruits et espèrent un dérapage qui empêchera le processus normal de se dérouler comme prévu.
C’est que le dialogue mène fatalement à l’apaisement des rapports lequel impose une atmosphère où l’exigence de la compétence s’impose d’elle-même. Le dialogue suppose une vision d’avenir, l’engagement et le sacrifice dans l’intérêt commun. Ce que notre élite politique redoute en général.
Le dialogue suppose la recherche d’un terrain d’entente qui nécessite l’intelligence et l’humilité, sûrement les qualités les moins partagées dans notre environnement politique. Jusqu’à présent, la déraison semble l’emporter chez les acteurs. Ce qui explique les stériles affrontements actuels qui couvrent l’essentiel, à savoir les opportunités ouvertes au pays et à la démocratie.
Le Pouvoir qui a fixé un deadline, ne doit pas pour autant être poussé à la faute en s’abstenant de faire un geste pour atténuer les suspicions de l’opposition. Même si on peut engager des rencontres et formuler des résolutions de réformes, il est difficile de faire sans le plus d’acteurs politiques.
L’Opposition doit faire l’état des lieux des rapports de force pour s’inscrire (enfin) dans une perspective d’avenir. Contrairement à ce qu’on dit, le dialogue est le verrou le plus sûr face à toute tentative d’effraction contre la Constitution. Les manifestations actuelles vident les énergies et créent un climat délétère propice aux revirements les plus inattendus et les plus improbables. Pour ce qu’ils créent d’insécurité, d’instabilité et de peur pour le présent et l’avenir.

Pour mieux aborder cette grande échéance que constitue 2019, nous avons besoin dès à présent de sérénité, d’intelligence et de raison. Ce ne sont pas les discours extravagants et outranciers qui vont aider à tracer le seul chemin qui vaille, celui de la concorde dans l’intérêt de tous les fils de ce pays.