mardi 13 mai 2014

Des fiches avant de nommer

On l’apprend par notre confrère alakhbar.info, l’un des heureux promus au cours du dernier Conseil des ministres est un …condamné à 1 an de prison ferme. Il s’agit d’un fonctionnaire qui a été condamné le 5 mars derniers pour avoir agressé un collègue à lui. Les raisons invoquées sont encore plus graves que les faits eux-mêmes : le Tribunal de Nouakchott l’a condamné sur la base de faits avérés d’agression sur son collègue qui a refusé de baigner avec lui dans une combine visant à ajouter le nom de candidats sur la liste close du Baccalauréat. Coups et blessures de la victime, flagrance des faits et absence d’une solution à l’amiable entre les deux protagonistes.
Ce qui n’empêche pas le Conseil des ministres de nommer le condamné au poste de directeur adjoint de l’enseignement privé, ce qui n’est pas rien. Ce n’est pas la première fois qu’il y a méprise de la sorte, toujours parce que les nominations ne sont pas précédées d’établissement de fiches particulières sur chaque promu.
Il est cependant à remarquer que l’un des sources les plus répandues de la méprise est la confection de CV plus ou moins «travaillés». Vous avez ainsi des ministres qui parlent plusieurs langues alors qu’ils n’en parlent réellement qu’une seule. Ce qui fait que certains d’entre eux sont incapables aujourd’hui de mener à bien leurs missions. Ils ne participent jamais aux réunions internationales qui les concernent, ne semblent pas jouer le rôle qui doit être le leur dans la décision qui les concerne…
Il y a eu l’épisode des équivalences de diplômes, des ingénieurs qui n’en sont pas, des docteurs qui n’en sont pas, des enseignants qui n’en sont pas…
Cette affaire qui semble la plus dangereuse de toutes – pour toutes ses implications – doit amener les autorités à mettre en œuvre un système de promotion (et de recrutement) qui incluse l’établissement de fiches détaillées concernant tous ceux qui peuvent intéresser.