vendredi 6 septembre 2013

Pourquoi la vénération des Barameks ? (1)

«Al Baramek», «Al Baramika»… c’est le nom de cette famille ayant appartenu à la noblesse brahmanique avant de se convertir au Zoroastrisme, descendant donc des montagnes afghanes vers la Perse pour se retrouver à Bagdad en plein apogée de l’Empire Abbasside. Les origines de la famille ne l’empêchent pas de retrouver la place qui lui sied au sein de la communauté musulmane de l’époque, surtout qu’elle se convertit rapidement. La famille devient très vite une pièce centrale du dispositif dominant dans la Bagdad abbasside. C’est parmi eux que les Khalifes commencent à recruter des vizirs et des conseillers.
C’est le Khalife Al-Mançour qui est le premier à faire appel à Khalid Al-Barmaki en lui demandant son concours dans un complot visant à faire renoncer son oncle au droit de succession pour le faire remplacer par son fils Al-Mahdi qui le fit abdiquer une nouvelle fois au profit de ses fils Moussa Al-Hadi et Haroun Errachid, le plus célèbre de tous.
Le premier des Barmakides – on va les appeler comme on nous l’enseigne dans les manuels d’Hitoire -, Yahya Ibn Khalid devint le précepteur des fils du Khalife Al-Mahdi. Ses deux enfants, Al-Fadhl et Jaa’far se lièrent d’amitié avec Haroune Errachid (Al-Fadhl était d’ailleurs son frère de lait). C’est probablement cette proximité qui vaut à leur père d’être emprisonné par le Khalife Al-Hadi qui sera remplacé par Errachid.
Libéré par le nouveau Khalife, Haroune Errachid dont la notoriété peuplera l’imaginaire des peuples les plus lointains, Yahya Ibn Khalid Al-Barmaki reprend sa place au sein de l’échiquier. Et avec lui toute sa famille qui devient l’élément central de l’apogée culturelle de l’Empire Abbasside de l’époque. Le mécénat de la famille et son cosmopolitisme permettent d’attirer à Bagdad d’innombrables poètes, des scientifiques, des grammairiens, et de faire traduire une grande partie des héritages romain, grecque, perse et même indien. Bagdad rayonne de sa splendeur  sur le monde.
Les combines du Palais provoquent une rupture brusque entre le Khalife et ses hommes de confiance, les Barmakides. On dit que Jaa’far épousa la sœur du Khalife, la très belle ‘Abbassa qui eut des enfants de lui. Le Khalife y voit une provocation et décide de les assassiner, de raser leurs propriétés, de spolier leurs biens, de les effacer…, sans arriver pourtant à les faire oublier. (à suivre)