jeudi 28 juin 2012

Le nouveau Louis Michel


Il est on ne peut plus élogieux sur la Mauritanie. Dont il loue les efforts dans tous les domaines.
A l’issue d’un séjour plutôt «fructueux» dans notre pays et au terme d’une journée «extrêmement dense» (mardi), Louis Michel qui dirigeait une délégation paritaire UE-ACP, a déclaré avoir rencontré une grande partie des acteurs de la vie publique en Mauritanie. L’ancien Commissaire européen a rencontré les présidents du Sénat et de l’Assemblée, le Premier ministre, le chef de file de l’Opposition démocratique, certains acteurs de la société civile, «à peu près toutes les instances qui comptent au niveau de la Société Civile, notamment celles qui sont contre l’esclavagisme et qui défendent le respect de la loi et des normes de l’Etat de doit». Il a aussi rendu visite à l’Agence nationale du Registre et des Titres sécurisés…
«Nous avons fait le tour de toutes les questions, notamment la sécurité en Mauritanie qui est un chantier dans lequel le gouvernement a investi beaucoup d’efforts et de volonté. Je crois que c’est important surtout avec la situation particulière au Mali qui inspire beaucoup d’inquiétude aussi pour la Mauritanie». Pour lui, la Mauritanie consent de gros efforts au plan de la sécurité. 
Parlant de l’enrôlement, il a déclaré : «Nous avons bien entendu parlé des malentendus constatés à ce sujet qui sont dus au manque de communication et d’informations. Mais indiscutablement, des correctifs ont été apportés et l’opération semble avoir une vitesse de croisière intéressante». 
De la politique : «Nous avons aussi parlé de la consolidation démocratique avec tout ce qui touche à l’Etat de droit, aux droits de l’homme et aux droits humains et nous avons également évoqué le volet économique avec les inquiétudes pour tout pays qui fait face à la sécheresse». 
Avec Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et chef de file de l’Opposition, Louis Michel a abordé les élections et la question de leur report. 
«Nous avons parlé des élections qui doivent se dérouler dans de bonnes conditions. Il faut que la CENI soit conventionnelle, que l’enrôlement soit fait, que les cartes d’électeurs soient distribuées pour qu’il n’y ait pas de désordres afin que les élections ne soient pas discutables». Conclusion : «Tout cela a été extrêmement positif».
L’ancien Commissaire européen est connu en Mauritanie pour avoir été l’un des adversaires farouches du coup d’Eta du 6 août 2008. Stigmatisant partout le pouvoir de l’époque, il bouda les Accords de Dakar, préférant plutôt les rencontres avec ses «amis» de l’Opposition.
Son positionnement actuel est donc une nouveauté. D’autant plus qu’il n’a pas cherché à rencontrer autre figure de l’opposition radicale que Ould Daddah pour son statut de chef de file.
Il est loin le temps où il évitait de rencontrer le Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qu’il a dit «avoir connu depuis très longtemps et pour lequel j’ai beaucoup d’estime».
Ce temps est loin. Sauf pour ceux qui veulent rester dans la même case…