dimanche 2 mars 2014

Faire vite

Quand Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a été reconduit comme Premier ministre, que 15 membres de son gouvernement démissionnaire ont été conservés, on a compris qu’il s’agissait là d’une volonté de garder l’ossature de l’équipe gouvernementale qui avait lancé des projets essentiels pour le pays. Une manière pour le Président de la République, futur candidat, de renforcer son bilan qu’il s’agira de présenter aux électeurs.
Sur le plan des infrastructures, le nombre de routes qu’il va falloir terminer ou lancer avant le démarrage de la campagne : Kiffa-Tintane, Kiffa-Kankossa, Néma-Amourj, Néma-Bassiknou, Atar-Awjeft, Atar-Tijikja, Choum-Torchane, Fdérick-Twajil, Aweyvia-Keur Macène, Tiguind-Mederdra, Chogar-Maal, Ghayra-Barkéwol… Toutes ces routes devront être soit réalisées avant juin, soit largement entamées. Le ministre Yahya Ould Hademine qui a été directeur général de ATTM, l’entreprise de travaux qui a eu la plupart des marchés des routes, sait parfaitement là où il faut agir pour accélérer les travaux.
Le deuxième chantier important est celui de l’eau. Le projet Aftout Chergui doit permettre la réalisation de 800 kilomètres de conduite à partir de Foum Legleyta pour alimenter tout le triangle de la pauvreté. Lancé en 2011, ce projet doit être accéléré pour essayer de faire parvenir l’eau aux populations ciblées avant la future saison sèche.
Mis à part, l’annulation de la dette des agriculteurs, de nombreux chantiers peinent à aboutir dans le secteur agricole. Aussi faut-il remarquer que le dernier changement de gouvernement n’a pas été l’occasion de restructurer un secteur qui ne peut continuer à gérer et l’agriculture et l’élevage. L’urgence est de créer un secteur autonome chargé de l’économie pastorale.
La mise en œuvre d’une politique de production d’énergie propre (solaire, éolienne) permet aujourd’hui d’augmenter considérablement le potentiel mauritanien dont une partie est déjà vendue au Mali. A l’approche de l’hivernage – dans quelques quatre mois -, le ministère doit déjà concevoir une solution pour le problème d’assainissement de Nouakchott.
L’Etat de droit a besoin d’une justice assainie. Mais avant tout du rétablissement de la confiance en cette justice qui a été incapable de changer fondamentalement. La création d’un tribunal chargé de réprimer les pratiques esclavagistes est certes une nette avancée. Le pays a besoin cependant de sentir qu’il y a une volonté réelle de réformer le secteur, de l’assainir, de le dépolitiser, de le professionnaliser et de lui redonner le rôle qui est le sien dans l’établissement de l’Etat de droit, accomplissement ultime des efforts communs…
L’éducation, la santé, l’emploi, la cohésion sociale, la réforme de l’administration, la culture, les jeunes, les femmes, la lutte contre l’esclavage, l’apurement des passifs… tellement de chantiers où le travail doit être visible au plus vite pour redonner confiance au pays et à ses habitants.