jeudi 11 octobre 2012

Elections en vue


Les partis ayant participé au dialogue – Majorité et Opposition – ont été reçus par le Premier ministre la semaine dernière. Ils ont convenu de réactiver la commission de suivi des résultats du dialogue, dirigée conjointement par Boydiel Ould Hoummoid (pour l’Opposition) et Ahmed Ould Bahiya (pour la Majorité). La commission s’est ensuite réunie et a décidé de prendre contact avec la CENI pour discuter des élections et de la date de leur organisation.
Le gouvernement croit qu’il sera prêt techniquement dès décembre. Le rythme actuel de l’enrôlement permettrait d’approcher le cap des deux millions à cette date-là.
Selon les projections faites à partir des données 2009, 2007 et 2006, le nombre d’inscrits ne doit pas atteindre 1,5 millions (il était de 1,2 environ en 2009). Ce chiffre sera largement dépassé dans quelques semaines. Les textes se rapportant aux élections qui restent à élaborer, sont tous en cours de finition, la plupart sous forme de décrets. Pour le reste, la Mauritanie, quoi qu’on dise, a capitalisé une expérience considérable en la matière.
La CENI qui a la responsabilité d’organiser (entièrement) ces élections est en phase d’installation, avec une lenteur qui commence à inquiéter. Recrutements du personnel, location de locaux, visites sur les lieux des institutions concernées (commission d’appui et agence d’enrôlement)… ont été les principales activités de la CENI. Les 7 «sages» n’ont encore reçu aucune des formations politiques pour écouter les doléances des uns et des autres. C’est ce qui est attendu dans les jours qui viennent.
On peut comprendre que personne, sur l’échiquier politique national n’a intérêt à aller aux élections. Aucun parti n’est sûr d’avoir le même nombre de représentants dans une future élection et les principaux acteurs seraient très heureux de garder le statu quo.
Pour Mohamed Ould Abdel Aziz qui pousse vers ces élections, l’existence pour lui d’une majorité (qu’il a trouvée devant lui) ne doit pas déranger. Au contraire. Pour Messaoud Ould Boulkheir, la situation idéale est celle où il se trouve : président d’une Assemblée où il n’a que quatre députés (sur 95). Pour Ahmed Ould Daddah, toute nouvelle élection lui enlève le statut de chef de file de l’Opposition. Pour les autres parties prenantes rien n’indique qu’elles auront plus qu’elles n’ont aujourd’hui.
Mais il y a l’autre acteur avec lequel il faut compter : les partenaires extérieurs de la Mauritanie qui voudraient s’organiser des élections au plus vite. En plus de la volonté politique déclarée des autorités qui déclarent être prêtes à partir de décembre…
La perspective des élections et la nécessité de discuter les conditions dans lesquelles elles seront organisées, vont-elles être saisies comme une opportunité d’ouvrir un dialogue, le plus inclusif possible ? L’entêtement des acteurs va-t-il l’emporter ?