vendredi 4 janvier 2013

La faillite des mairies


Il est vrai que la décentralisation est un échec au moins dans son aspect «transfert de compétences» aux collectivités locales… Mais ce ne peut être une excuse pour justifier cette démission des mairies qui consiste à laisser leurs chefs-lieux de commune dans le délabrement le plus total. Il suffit de voir toutes les entrées de villes, de villages et de bourgs transformées en dépotoirs de poubelle. C’est toujours la première image qui frappe quand on fait son entrée dans une agglomération mauritanienne. De Nouadhibou à N’Diago, à Fassala à Choum… Zouératt et F’dérick pourraient être une exception grâce au concours de la SNIM, notamment de la direction EVB chargée de l’entretien et de la voirie notamment. Et pour Zouératt, grâce à l’action de la mairie dont le premier responsable est cité parmi ceux dont l’expérience est plutôt bonne. La mairesse de Tevraq Zeina fait partie aussi de ces deux ou trois maires qui essayent et qui parviennent tant bien que mal à engager des actions profitables à leurs populations. Boutilimitt pour être complet… et c’est tout !
J’ai récemment été dans la capitale économique qui a subi des transformations dans son schéma urbain, avec notamment de nouveaux lotissements bien organisés, des routes larges et bien tracées… Mais la ville est un véritable dépotoir. Partout la poubelle. Ce qui donne cette impression de promiscuité et de bidonville. Le Nouadhibou d’il y a quelques années est insoupçonnable aujourd’hui. Quand El Qassem Ould Bellali veillait lui-même en tant que maire de la ville à l’accomplissement effectif des tâches de la mairie. On est très loin de cette époque…
Je crois que tant que les élites de chez nous ne sont pas comptables de leurs actions, tant que les responsables ne répondent pas de leurs actes, il n’y a pas grand-chose à espérer. Nous avons, depuis des décennies, rompu avec la reconnaissance du mérite. Le règne de la médiocratie en est résulté. Ceux qui sont promus pour des raisons autres que la compétence et l’efficacité. Cela a déteint sur tous les aspects de la vie.
Si Mme Mint Abdel Malik s’efforce de maintenir le rythme de travail à Tevraq Zeina, ce n’est certainement pas parce qu’elle est constamment encouragée par ses pairs ou par les cadres de sa commune. C’est par engagement personnel. Et c’est ce qui est louable chez les gens qui réussissent ou qui essayent de réussir chez nous : ils travaillent dans l’intérêt de tous et se retrouvent toujours obligés de perdre de l’énergie et du temps à faire face à l’hostilité de ceux qui sont sensés en profiter. Parce qu’il n’y a pas sentiment plus hostile que l’indifférence, que le refus de reconnaissance…
3 maires sur 208 pourraient mériter une distinction… c’est peu… trop peu…