mardi 8 avril 2014

Pas de gouvernement d’ouverture

On est frappé par cette fixation sur la question du gouvernement d’ouverture et sur celle du report «possible» de l’élection présidentielle. Contrairement à ce que laissent entendre les commentateurs, le Président de la République n’a pas été aussi catégorique sur la question du report, pas au même niveau en tout cas que sur celle du gouvernement.
En fait l’exigence d’un gouvernement d’union (ou d’ouverture), n’est plus vraiment à l’ordre du jour. D’ailleurs elle a toujours été plutôt un moyen de pression plus qu’un souci réel des opposants. Elle restera cependant inscrite dans le chronogramme des discussions entre l’Opposition et la Majorité, plus pour la forme. On sait, comme l’a dit le Président de la République que le véritable enjeu pour les élections ce sont les institutions chargées de les superviser comme la CENI, le Conseil Constitutionnel… Celles-là peuvent être l’objet de toutes les transformations.
C’est ici qu’intervient la question des délais. Si la Constitution prévoit les dates des élections notamment de la présidentielle qui doit être organisée trente jours avant la date de la précédente, toute réforme des institutions surtout de la CENI va nécessairement entrainer une révision des dates. Sans doute pourquoi le Président de la République n’a pas été aussi catégorique qu’il l’a été sur le gouvernement. Il s’est contenté d’exprimer un souci, celui d’éviter de se retrouver dans une situation (in)constitutionnel. Si un accord est trouvé et qu’il est décidé de refonder la CENI, il sera nécessaire de toucher la Constitution, d’organiser un référendum (sinon un congrès des Chambres), de relancer le processus de choix des «Sages»… un long processus qui demandera au moins deux mois.
Ce qu’en dit la Constitution : «L'élection du nouveau Président de la République a lieu trente (30) jours au moins et quarante cinq (45) jours au plus avant l'expiration du mandat du Président en exercice.
Les conditions et formes d'acceptation de la candidature ainsi que les règles relatives au décès ou à l'empêchement des candidats à la Présidence de la République sont déterminées par une loi organique.
Les dossiers des candidatures sont reçus par le Conseil Constitutionnel qui statue sur leur régularité et proclame les résultats du scrutin» (Article 26).
Dans le cas d’espèce, le Président actuel a été élu le 18 juillet 2009 et investi le 5 août suivant. Laquelle des dates constitue son début de mandat ? vraisemblablement, le jour de l’élection. Il faudra alors organiser l’élection entre le 7 et 14 juin prochains en ayant en tête que le deuxième tour est 15 jours après, soit le 21 juin si la date du 7 est retenue, soit le 28 si la date est le 14. Dans les deux cas il faudra prendre en compte le timing africain qui impose au Président Ould Abdel Aziz d’être au sommet de Malabo prévu le 26 juin et les délais de recours sans lesquels une élection n’est jamais définitive.  


Préférant insister sur les efforts fournis dans le domaine agricole, il a minimisé les risques de famine dans le pays. de toutes les façons, «nous déployons continuellement des efforts pour nous prémunir des crises alimentaires chroniques et il y a un progrès dans ce sens, à travers la mise sur pied des projets et une meilleure restructuration du secteur de l'agriculture». Rappelant que nous sommes passés d’une couverture des besoins de 35% à 60% aujourd’hui. C’est bien pour faire profiter les véritables agriculteurs et redémarrer le secteur sur de nouvelles bases que les autorités ont consenti l’annulation de la dette du secteur pour une ardoise de 14 milliards.
Insécurité au Sahel, hausse des prix, relations avec les voisins notamment le Maroc, enrôlement des populations, enrichissement illicite, prébendes, rapport Etat-privés, immigration clandestine, terrorisme, éducation, formation, langue, identité, diplomatie… tout y était. Comme pour dresser un bilan et vider quelques-uns des contentieux avec l’opinion publique avant de passer à autre chose.