mercredi 15 mai 2013

Info ou intox ?


J’ai lu ce matin sur quelques sites, que quelques 400 hommes – c’est précis non ? – de l’Armée mauritanienne ont traversé la frontière avec le Mali pour reprendre les positions occupées jusque-là par les Français.
On s’abstient cependant d’indiquer les lieux où seront déployées les forces mauritaniennes. On omet – sans doute volontairement – de dire dans quel cadre, ces forces sont mobilisées. Tout en affirmant qu’elles seront au total 1800 hommes. C’est la seule indication exacte de l’information. Tout le reste est faux. Absolument faux !
N’importe qui aurait pu prendre l’information auprès de l’Armée mauritanienne ou suivre le processus de déploiement des forces onusiennes dans le Nord malien. En prenant la peine de contacter la direction de la communication et des relations publiques de l’Armée, on saurait qu’aucun soldat mauritanien n’a traversé la frontière pour le Mali.
En prenant la peine de s’informer auprès des sources diplomatiques autorisées, notamment des instances de l’ONU, on saurait que le processus de déploiement d’une force de paix au Nord malien vient juste de commencer. Les pays intéressés – dont effectivement la Mauritanie – ont à savoir quels types d’unités, d’armes, d’équipements… doivent-ils envoyer. Pour ce faire plusieurs missions et études vont être menées dans les semaines qui viennent. C’est dans ce cadre qu’une mission des officiers des Etats Majors mauritaniens doit se rendre en juin ou juillet aux Etats-Unis d’Amérique, à New York précisément siège des Nations Unies. Cette mission permettra aux officiers mauritaniens de savoir la nature de la participation et la composition des forces à envoyer. C’est seulement après que l’on doit commencer à envisager le déplacement des forces.
En parler à présent équivaut à jeter le trouble dans les esprits. On se souvient qu’au lendemain de l’attaque meurtrière de In Amenas, une campagne a été lancée par certains détracteurs du régime qui tenaient à impliquer le pays dans une guerre qu’il refusait. En prétendant que les avions envoyés bombarder les Jihadistes au Nord du Mali, traversent et décollent même de la Mauritanie. Finalement cela n’a pas marché parce qu’aucune action de représailles n’a été tentée par les Jihadistes.
Tout ça pour rappeler que ce que nous écrivons, ce que nous disons peut avoir des conséquences qui peuvent prendre une ampleur dramatique. Et c’est là où l’info s’apparente à l’intox.