lundi 19 septembre 2011

Une gestation «intérieure», nécessairement


Nos aînés dans le mouvement des Kadihine qui a dominé la scène politique pendant la décennie 66-76, nous enseignaient, entre autres choses, que le «Timonier Mao» disait qu’il y avait deux façons d’évoluer en mettant à profit les facteurs exogènes.
La première, c’est celle qui profite à l’œuf par exemple. A l’intérieur de l’œuf existent déjà des éléments de vie qui interagissent. Juste besoin de la chaleur produite en les couvant pour donner la vie. Sans ce facteur «exogène», l’évolution vers la vie ne peut aboutir. Sans l’existence préalable de facteurs «intérieurs», le processus ne serait même pas envisageable.
La deuxième évolution est celle que connait la pierre. La pierre ne possède en elle aucun élément d’évolution. Elle subit les aléas : températures (amplitudes thermiques énormes), eau, vent, action de l’homme… Ces facteurs exogènes agissent sur elle, non pas en favorisant une évolution positive, mais en la détruisant peu à peu. Les effets de l’érosion font qu’elle s’effrite, se casse en mille morceaux, roule, se déplace… mais elle ne donne pas la vie…
C’est cette dernière évolution qui a été celle des pays du tiers-monde en général, de la Mauritanie en particulier.
Nous avons besoin de savoir que tous les grands changements que la Mauritanie a connus ont plus été l’effet de facteurs exogènes. Que quelque chose nous arrive de l’extérieur, qu’il produise un choc pour la société, et c’est ce choc qui entraine la nouvelle situation. Du coup le changement n’est plus une évolution à proprement parler. Il est mouvement brusque qui produit une rupture, et même une cassure. A chaque blocage, intervention extérieure (ou exogène), la société s’effrite, perd quelque chose… parce que «le foisonnement intérieur» n’est pas là.
Peut-on espérer que les présentes assises du dialogue soient le point de départ d’une gestation nouvelle ?